Fixtures

Brésil - Série B 04/27 20:00 2 Paysandu vs Botafogo SP - View
Brésil - Série B 05/03 22:00 3 Paysandu vs Avai - View
Brésil - Série B 05/12 18:45 4 Mirassol vs Paysandu - View
Brésil - Série B 05/14 18:00 5 Paysandu vs Goias - View
Brésil - Série B 05/18 18:00 6 FC Amazonas AM vs Paysandu - View
Brésil - Série B 05/25 18:00 7 Guarani vs Paysandu - View

Résultats

Brésil - Série B 04/20 19:30 1 [16] Santos v Paysandu [14] L 2-0
Brésil - Paraense 04/14 20:00 1 [1] Paysandu v Clube Do Remo [3] D 1-1
Brésil - Copa Verde 04/10 23:00 2 Clube Do Remo v Paysandu W 4-5
Brésil - Paraense 04/07 20:00 1 [3] Clube Do Remo v Paysandu [1] W 0-2
Brésil - Copa Verde 04/03 23:00 2 Paysandu v Clube Do Remo D 0-0
Brésil - Paraense 03/30 20:00 2 [1] Paysandu v Aguia de Maraba [5] W 4-0
Brésil - Paraense 03/27 23:00 2 [5] Aguia de Maraba v Paysandu [1] D 1-1
Brésil - Copa Verde 03/24 20:00 3 Paysandu v Manaus W 4-1
Brésil - Copa Verde 03/22 00:00 3 Manaus v Paysandu L 1-0
Brésil - Paraense 03/17 20:00 3 [1] Paysandu v Bragantino PA [8] W 3-1
Copa do Brasil 03/14 00:30 8 Juventude v Paysandu L 3-1
Brésil - Paraense 03/09 18:30 3 Bragantino PA v Paysandu W 0-3

Stats

 TotalHomeAway
Matches played 52 27 25
Wins 25 17 8
Draws 13 6 7
Losses 14 4 10
Goals for 69 44 25
Goals against 52 21 31
Clean sheets 19 11 8
Failed to score 13 4 9

Wikipedia - Paysandu Sport Club

Le Paysandu Sport Club est un club de football brésilien basé à Belém au nord du Brésil. Il évolue en Série B.

Le Paysandu est 49 fois champion Parazão, le championnat du Pará de football. Le Papão a également remporté deux fois le championnat brésilien de Série B, la Copa Norte, et sa plus grande fierté depuis 2002, vainqueur de la Copa dos Campeões. Cette dernière victoire lui a permis de se hisser au rang de seul club de football nord-brésilien qui a participé à la Copa Libertadores en 2003.

Son surnom, le Papão da Curuzu résulte du mélange de deux symboles de l’équipe : le Bicho-Papão qui est le surnom qui a été donné à la mascotte du club créée en 1948 et la Curuzú est le surnom du stade où évolue le club, dont le vrai nom est Estádio Leônidas Sodré de Castro.

History

Fondation

le club est basé à Belém, dans l'état du Pará, au nord du Brésil

L’histoire du Paysandu commence réellement le , lors de la demi-finale du championnat Paraense opposant les deux équipes de Belém, Norte Clube et Guarany. À la suite d'une grossière erreur d’arbitrage, c’est le Guarany qui parvient à se qualifier pour la finale, avec un but d’avance sur son adversaire. La finale voit alors s’opposer le Guarany et le rival du Norte Club, le Grupo do Remo.

Cette année-là, le Norte Club avait de très grandes chances de gagner la compétition. La direction de l'équipe décide de faire appel à la Federação do Para de Futebol (FPF) pour demander de rejouer le match de demi-finale, considéré comme mal arbitré. L'appel fut rejeté par la fédération. Le Norte Club ne voulut pas en rester là, et imagina différentes manières de lutter plus efficacement contre les injustices et les erreurs d’arbitrage. L'idée principale était de reformer le club dans le but de le rendre plus fort, plus populaire. Hugo Manoel de Abreu Leão, joueur à l'époque de l'équipe du Norte Club devint très rapidement le chef de file du mouvement.

Le , l'un des journaux du Pará (O Estado do Pará) fait pour la première fois mention d'une nouvelle équipe de la capitale de l'état, Belém, qui va se baser sur l'aviron et le football. Cette équipe s'appelle Paysandu Club. Le 1er février de l'année suivante, le même journal parle d'une réunion le lendemain à 20 h., qui aura pour but de donner une direction à la nouvelle équipe, encore inconnue du grand public.

Le lundi , à 20 h 15, l'assemblée (composée de 42 membres environ, principalement du Norte Club, mais aussi d’autres petites équipes de l’état) se réunit, et décide d'élire officiellement à l'unanimité Hugo Manoel de Abreu Leão à la tête du mouvement. Ce dernier décida de donner le nom de Paysandu Foot-Ball Club à la nouvelle équipe. Le nom de Paysandu fut choisi en mémoire de la marine brésilienne, lors de la prise de la ville de Paysandú en Uruguay, lors de la Guerre contre le Paraguay. Cependant, cette décision sépara l'assemblée en deux. Ceux qui étaient contre ce nom, formèrent par la suite une autre équipe, le Time Negra (aujourd'hui souvent considérée comme équipe B du Paysandu, avec qui ils s'échangent des joueurs lors des matchs de faible importance).

Le président fut élu, Deodoro de Mendonça, pour l'année 1914. Il était accompagné du vice-président, Eurico Amanajás, les secrétaires Arnaldo Moraes et Humberto Simoões. La trésorerie était tenue par Gastão Valente. Le club avait pour but de rivaliser contre le Grupo do Remo, et pouvoir très rapidement se hisser parmi les meilleurs du pays. Mais le , lors de la troisième réunion de la direction, il fut proposé aux membres de rejoindre directement la fédération du Pará de football, ce qui fut majoritairement approuvé. Le Paysandu troqua de nom pour l’occasion, passant de Paysandu Foot-ball Club à Paysandu Sport Club, nom qui demeure inchangé jusqu’à aujourd’hui.

Le premier match du jeune Paysandu eu lieu le dimanche à 16h, à l’occasion du Parazão 1914, dans le stade prêté pour l’occasion, de l’entreprise Firma Ferreira & Comandita, qui l’avait construit. Il y avait énormément de personnes pour l’époque, environ 2000, et la marraine Mille Isolina Coutinho, baptisa le stade avec le champagne. Ce fut Deodoro de Mendonça qui donna le coup d'envoi, touchant la balle du pied. Le vainqueur de ce match fut le Remo, par 2 buts à 1. La différence fut faite à cause d'un pénalty sur la fin du jeu.

La première équipe était composée par: Romariz; Bayma, Silvio; Jaime, Moura Palha, Mitchel; Hugo Leão, Garciaa, Guimarães, Mateus e Arthur Morais. Hugo Leão aura été connu principalement dans le club pour deux choses. La principale est sa déclaration en 1913 « je vais fonder un club capable de vaincre le Grupo do Remo ». La seconde partage l’opinion. Le , lors du championnat, le Paysandu jouait contre Ipiranga. Le joueur voulut tirer un pénalty, de dos aux buts, avec le talon ; ce fut le 6e but de l’équipe dans ce match, qui se solde par une victoire du Paysandu 14x3. Leão fut hué par manque de fair-play, mais aussi acclamé pour un but qui n’est pas facile à faire.

Lors des années suivantes, le Paysandu ne cessa de croître en puissance, et très vite dépassa son rival, le Remo au niveau des titres, malgré les neuf ans qui séparent la création des deux équipes.

Entre 1940 et 1991, les grands débuts

Matchs du Paysandu pour le Campeonato Paraense de 1947
Date Paysandu Score Adv.
18/05 Paysandu 4 - 2 Tuna
15/06 Paysandu 6 – 1 Júlio César
20/07 Paysandu 2 – 1 Sport Belém
14/09 Paysandu 1 – 1 Remo
19/10 Paysandu 3 – 1 Tuna
09/11 Paysandu 2 – 0 Júlio César
21/12 Paysandu 2 – 0 Remo

Les années 1940 sont pour le Paysandu l’ère des premières grandes victoires que les supporters aiment se rappeler. C’est la mise en place de plusieurs acquis. À commencer par le titre de champion invaincu, entre 1942 et 1947 en matière de championnat du Pará de football (il n'y eut pas d'édition du championnat en 1946).

Entraîné initialement par Alfredo Gama et dans les jeux finaux par Nagib Coelho Matni, le Paysandu conquis le titre de « pentacampeão Paraense de futebol » (cinq fois vainqueur du championnat du Parà de football) dans la saison de 1947. L’ Esquadrão de Aço (le surnom de l’équipe donné par les supporters en 1939, grâce à une équipe de buteurs, qui signifie escadron d’acier) a réalisé un splendide championnat, se sacrant champion invaincu, le tout avant même de vaincre le Remo 2x0 à son avant-dernier match dans la compétition, le . Le Paysandu a joué 8 parties, avec sept victoires, et un nul. Son attaque a marqué 27 buts, et sa défense n’a encaissé que de 7 buts, soit une différence positive de 20 buts. L’avant-centre Hélio a été le plus grand buteur du Paysandu et du championnat, avec 11 buts. Sóia en a marqué 4, Rivas 4, Dengoso 2, Hosana 2, Brias, Guimarães, Adimar et Conde (défenseur de la Tuna) 1 but chacun. Au dernier match, contre Transviário, le Paysandu fut victorieux avec 9 buts à 1. Par la conquête du titre, le Paysandu reçu le trophée « Belas Victorias » (belles victoires), offert par une entreprise de Belém. L’année suivante, est créée la mascotte du club, issue d’une caricature de l’équipe dans le journal.

La décennie 40 marque aussi deux évènements majeurs dans la rivalité entre le Remo et le Paysandu. Le , le Remo vainc le Paysandu, en pleine Curuzu, 7x2. Le score, pour un derby est relativement large. Mais cette supériorité de but est surmontée par le Paysandu, 7x0, le , dans le Baenão (stade du Remo). Aujourd’hui encore, ces deux évènements, et surtout la victoire écrasante du Paysandu sont rappelés par les supporters, faisant référence à une époque où il y avait peu de journaux relatant ces évènements, et qui paraissent compliqués à réitérer de nos jours.

Les années 1950 et 1960 sont marquées par la venue de géants, comme Quarentinha, ou encore Oberdan et Bené. Généralement, ce sont de ces années que les supporters les plus anciens se souviennent. Un véritable âge d’or du football du Pará.

La plus grosse victoire du Paysandu durant cette époque date de 1965 sur le géant Peñarol. C’est une victoire inoubliable pour les supporters du Paysandu. Le match s'est déroulé le , avec une victoire de 3 buts à 0, digne pour beaucoup d'être inscrite dans les annales. Le Peñarol de l'époque était une machine à victoires, considéré comme le Barcelone d'aujourd'hui. Il faisait un parcours de matchs amicaux au Brésil, avec quinze victoires à son actif. L'équipe principale était issue quasiment dans son intégralité de la sélection nationale d'Uruguay. Mazurkiewsk, Forlan, Abbadie, Pedro Rocha et Caetano, pour ne citer qu'eux, arboraient le maillot jaune et noir de l'équipe du pays voisin du Brésil. Le Peñarol n'était "que" double vainqueur de la Copa Libertadores, double champion Uruguayen et champion mondial des clubs. L'année suivant ce fait, il devenait nouvellement champion de la Copa Libertadores…. La victoire du Paysandu a tout simplement retourné la ville de Belém. Le Liberal, le plus grand journal de l'État marqua en titre "Le Triomphe du Papão est une victoire pour le Brésil". C'était la vengeance du "maracanasso" (défaite du Brésil face à l'Uruguay lors de la Coupe du monde en 1950, 2x1).

Le grand journaliste de Rio, Nelson Rodrigues marqua "Le Paysandu a un maillot. Même étant simple, il se transforme en un étendard flamboyant […]. Qu'il en soit ainsi, ou autrement, nous sommes en face d'un fait indubitable, que nous ne pouvons ignorer: le Peñarol, qui est réputé pour être formé de l'équipe nationale d'Uruguay, est tombé sur un os Paráense. À présent, écrivant cette chronique, je peux imaginer le brio, la fureur, la soif, la flamme avec laquelle a joué l’équipe du Pará. Le Peñarol est sorti de ce match avec les oreilles qui ont chauffé. Trois à zéro! Une vraie douche froide!".

Outre cette victoire, un immense fait historique pour la Fiel s'est produit ce jour-là dans les tribunes. L'un des supporters présent, le marin et musicien Francisco Pires Cavalcante a eu une inspiration lors de la partie. Pires était un compositeur qui, malheureusement, n'était plus parvenu à composer quoi que ce soit depuis une vingtaine d'années. Très enthousiasmé par la prestation de son Paysandu, Pires a eu une inspiration soudaine. Pris d'une forme de transe il s'est mis, dans les gradins à composer la Marchinha, en hommage au Papão qui était en train de donner une correction magistrale à l'équipe Uruguayenne. À la fin du match, Pires fredonnait cette Marchinha "uma listra branca, outra listra azul, estas são as cores do Papão da Curuzu…" (une bande bleue, l'autre blanche, ce sont les couleurs du Papão de la Curuzu). Le marin venait de composer la chanson la plus populaire du Paysandu… Beaucoup la considèrent d'ailleurs comme l'hymne officiel du Paysandu, ce qui est faux. Cela reste pour énormément de supporters un des "hymnes" Brésiliens les plus entraînant.

À cette époque, le stade de la Curuzu possédait, comme beaucoup de petits stades, des gradins en bois. Les retransmissions télévisées n'étaient pas si courantes pour un match de foot. C’était la TV Marajoara qui couvrait les évènements sportifs, à une très faible fréquence. Pour ce match, il n'existe aucune trace vidéo. Seulement quelques photos, apparues dans les journaux, et certains témoins, gardant précieusement le billet du match…

L'une des explications de cette incroyable victoire est le soleil de plomb qui s'abattait sur la ville ce jour-là. Face à une telle chaleur, seul des joueurs natif du Nord du Brésil pouvaient tenir le coup. L'équipe titulaire était formée alors par Oliveira, Beto, Jota Alves, Abel, Castilho, Carlinhos, Quarentinha, Pau Preto, Édson Piola, Milton Dias et Ércio, entraînés par Juan Álvares. Les buteurs du Paysandu étaient Ércio, Milton Dias et Pau Preto. Le Peñarol jouait avec Caetano, Mazurkiewicz, Goncalvez, Nelson Díaz, Forlán, Máspoli, Abbadie, Rocha, Spencer, Cortéz, Joya et entraîné par Roque Máspoli.

Après ce fait historique pour le petit club de Belém, le Paysandu brilla encore quelques années. C’était les derniers moments de cette équipe si prestigieuse. L'une des meilleures équipes était entre autres formée de Abel, Beto, Vila, Milton Dias, Bené et Castilho (gardien de la Seleção). Mais les titres remportés ne sont que des compétitions amicales, ou alors des titres de championnat du Pará. Cependant, entre 1954 et 1990, le Paysandu a disputé une cinquantaine de matchs contre des équipes de Guyane française et hollandaise, ainsi que d’autres pays proches. Le , le Paysandu reçoit en amical l'Équipe de Roumanie de football, qui était de passage à Belém pour sa préparation au mondial de football, qu’il vainc 1x0.

Le , lors de la rencontre entre Paysandu et Santa Rosa, pour le championnat du Pará, à 21h à la Curuzu. Vital Filho, de l'équipe Alviceleste, lorsque l'arbitre siffla le début du match, dégageât du milieu du terrain la balle, qui alla s'arrêter dans les filets de Santa Rosa, en un petit peu moins de quatre seconde. À ce moment, c'était le but marqué le plus rapidement au monde.

L’ère des grandes victoires (1991-2002)

Le stade Edgar Augusto Proença, surnommé Mangueirão

Après une lourde saison en série B, le Paysandu se retrouve en finale contre Guarani Futebol Clube, pour disputer la place de champion de série B. Le match aller a lieu le , à Campinas. Le match se termine par le score de 1x0 pour l'équipe du Guarani Futebol Clube, avec un but marqué en seconde mi-temps par Claudinho. Le match retour, quant à lui se déroula à Belém au Mangueirão, le stade principal de la ville, le . Le Paysandu s'imposa avec deux buts en seconde mi-temps, de Cacaio et Dadinho. Un fait peu courant eu lieu lors de ce second but : les joueurs du Guarani Futebol Clube ont protesté contre le second but, qui eut lieu à la 81e minute. Cela eu pour conséquence l'expulsion de 6 des joueurs protestants, et entraîna donc la victoire du Paysandu par abandon, car l'équipe du Guarani Futebol Clube était en sous-effectif. Ainsi, le Paysandu obtient pour la première fois de son histoire le titre national, de Champion de la série B. Les supporters étaient devenus fous de joie. Tous étaient serrés dans les tribunes, pour accueillir le nouveau titre que leur équipe venait de conquérir.

Malgré ce nouveau titre, à valeur nationale cette fois, et non plus régionale, à partir de , et jusqu’à , le Paysandu ne va plus parvenir à vaincre son grand rival, le Clube do Remo. Cela se traduit par un total de 33 matchs, 21 défaites du Paysandu, et seulement 12 matchs nuls. Pour les supporters, cela se traduit par une importante frustration, tant sur le plan des victoires, que dans les rues, avec les supporters de l’équipe rivale, qui profitaient de ce tabou pour se moquer du Paysandu. C’est sous le commandement de Nad que le Paysandu parvient à mettre fin à cette période de diète, en s’imposant deux buts à rien. En tout, le Remo aura été invaincu par son rival sur une période de 4 ans et 6 mois.

Le , le rêve qui avait été fait vibrer la Fiel dix ans auparavant s'est renouvelé, mais cette fois ci avec un score doublé. Le match cette fois ci se déroulait dans la Curuzu. Le match Paysandu x Avaí s'est achevé avec un score de quatre buts à zéro. Le premier marqué par Gino, sur un coup franc à la vingtième minute. Les deux suivants furent marqués par le géant Alviazul Vandick. Sur la toute fin du match, lorsque les supporters criaient de joie quant à la victoire écrasante du Paysandu avec 3 buts à rien, c'est Zé Augusto qui envoya la Fiel au septième ciel avec le dernier but. La joie était telle que les supporters n'ont pas attendus le coup de sifflet qui ne devait plus tarder, pour envahir le terrain, qui très vite devint noir de monde. Les pétards, les fumigènes les chants et la joie étaient au rendez-vous. Les commentateurs de la radio locale retransmettant le match (Radio Clube do Pará) étaient en fête. Cette victoire fait du Paysandu le Bicampeõe de la série B, et ajoute ainsi une étoile à son maillot.

L’année 2002 marque le début d'une série de victoires très importantes pour le Paysandu. Comme à chaque édition, l’équipe de Belém participe, tout comme son rival, le Remo à la Coupe du Nord (Copa Norte de son vrai nom). Cette compétition regroupe les plus grandes équipes des États du nord du Brésil (sauf les équipes de l'état du Tocantins qui ne participèrent à aucune des éditions). On ajoute à cette compétition les équipes du Maranhão et du Piauí (malgré leur position au Nord-est du pays). Les représentants de cette compétition y étaient qualifiés en arrivait en phase finale des championnats régionaux. Cette coupe, outre un titre, offrait la possibilité de participer initialement à la Copa Conmebol. À la suite de sa disparition, les vainqueurs participaient à la Copa dos Campeões. En 2001, le Paysandu arrivait second de la Copa Norte, laissant la victoire à São Raimundo, qui obtenait son troisième titre dans cette compétition. Mais en 2002, le Paysandu se vengea face à la même équipe, à nouveau en finale, lui infligeant le score de 4x0 (1x0 match allez, 3x0 match retour). Lors de la Copa Norte 2002, Lecheva, joueur du Paysandu est sacré meilleur buteur, avec 9 buts. Aussi, la même année, le Paysandu inflige à l’Independente de l’état d’Amapá sept buts à un. Ceci est le match à l’écart de buts le plus large de la compétition de 2002.

Cette victoire, trop rarement rappelée, permet malgré tout au Paysandu de participer à la dernière Copa dos Campeões (Coupe des Champions en français) de la même année. Outre le Paysandu, cette compétition accueillit cette année-là Atlético Mineiro (MG), Atlético Paranaense (PR), Bahia (BA), Corinthians (SP), Cruzeiro (MG), Flamengo (RJ), Fluminense (RJ), Goiás (GO), Grêmio (RS), Náutico (PE), Palmeiras, São Caetano (SP), São Paulo (SP), Vasco (RJ) et Vitória (BA). Ces équipes furent divisées en 4 groupes.

Dans cette édition de la Copa dos Campeões, le Papão réalisa sept matchs (six à Belém et un à Fortaleza). Il vainc le Náutico, Bahia, Palmeiras et Cruzeiro, et fait match nul contre Corinthians et Fluminense. Il ne perd qu'un seul match, contre Cruzeiro, lors de la finale, match aller. L'équipe Bicolor a marqué en tout 14 buts, en encaissa 10 et son meilleur buteur, Vandick, marqua cinq buts, soit un de moins que Fabio Junior (Cruzeiro), le meilleur buteur de la compétition.

Le Paysandu se sort des phases de pouls avec deux nuls, et une victoire. Cela lui permet de disputer les quarts de finale contre Bahia, qu'il bat 2x1. Le match suivant est contre le Palmeiras du gardien Marcos, qui cette année-là était champion du monde avec le Brésil. Mais cette notoriété ne suffit pas à l'équipe de São Paulo et fini par s'imposer 3 buts à 1. À ce moment, le Paysandu était qualifié pour les phases finales de la Copa dos Campeões, qui allaient se jouer contre Cruzeiro. Le match allez a lieu à Belém, au Mangueirão, sous les yeux de 53 000 spectateurs. Mais la prestation de l'équipe locale ne suffit pas, et concède sa première défaite, deux buts à un. Mais ce résultat n'abat pas l'équipe. Le match retour se déroule à Fortaleza, et les joueurs y vont pour certains très sereins (Marcos, qui ne peut s'empêcher dans l'avion de jouer l'hôtesse de l'air), d'autre avec une angoisse affreuse (comme Rogerinho).

Lors de ce match retour, au stade du Castelão (Grand Château en français), la première impression était que Cruzeiro allait confirmer sa victoire sans trop de problèmes. Outre le fait qu'ils jouaient pour un match nul, un avantage certain gagné à Belém au match aller, l'équipe imposa le rythme de jeu dès le début, et à la neuvième minute, c'est Fabio Jr. qui ouvre le score. Mais très vite, le Paysandu se reprend, et deux minutes après, égalise à travers Vandick. Ce n'était que le début de la grande histoire du joueur paraense dans ce match. Une dizaine de minutes plus tard, le latéral-gauche Luís Fernando, très présent dans ce match, croise à Vandick qui malgré une tête très faible, parvient à marquer le second but du Paysandu, sur une erreur du gardien de Cruzeiro, Jefferson. À ce moment-là, les deux équipes se maitrisaient, et étaient à égalité au score (PSC 2 buts (3 au total) contre 1 but (3 au total) pour Cruzeiro). Pendant que le Cruzeiro tentait d'imposer son jeu, le Paysandu s'est mis à reculer, cherchant la contre-attaque. C'est grâce à un nouveau coup de génie que Joãozinho dribla la défense du Paysandu, passa pour Fabio Jr., qui offrit un caviar à Cris à la 39e minute, qui n'avait plus qu'à tirer dans les buts. Mais une fois de plus, c'est Vandick, qui, à la 41e minute, permet au Paysandu de l'entraîneur Givanildo Oliveira de revenir à égalité.

Tout comme en première mi-temps, il ne faut pas attendre très longtemps après le coup de sifflet pour que Fabio Jr. remette son équipe en jeu. Mais à la onzième minute, Jóbson du Paysandu profita d'une nouvelle erreur du gardien de Cruzeiro pour mettre la balle au fond de cages vides.

Avec ce résultat de Cruzeiro 3(5)-4(5) Paysandu, la décision va aux tirs au but. Mais le Cruzeiro ne profite pas de la chance qui lui est donné, et perd les trois buts d'une manière complètement incroyable, avec les deux premiers sur la transversale, alors que Marcão, gardien du Paysandu était battu. Le dernier but perdu était défendu par le gardien. Le Paysandu marque en conséquence ses trois buts, et se sacre champion de la Copa dos Campeões. Au moins 50 % de la population de Belém est en fête. Le Paysandu prend alors la place de la quatrième équipe Brésilienne pour la Copa Libertadores de 2003, aux côtés de Santos, Corinthians et Grêmio (qui terminent respectivement dans cette position le Championnat du Brésil de football).

Rencontres du Paysandu pour la Copa dos Campeões de 2002.
Date Paysandu Score Adversaire
3/07 Paysandu 1 - 1 Corinthians
7/07 Paysandu 0 - 0 Fluminense
14/07 Paysandu 3 - 2 Náutico
21/07 Paysandu 2 – 1 Bahia
28/07 Paysandu 3 – 1 Palmeiras
31/07 Paysandu 1 - 2 Cruzeiro
4/08 Paysandu 4 (3) - 3 (0) Cruzeiro
Statistiques pour le Paysandu durant cette Copa dos Campeões 2002
  • Paysandu - 7 matchs
    • 4 victoires
    • 2 nuls
    • 1 défaite
  • Meilleurs buteurs
    • Fabio Jr. (Cruzeiro) - 6 buts
    • Vandick (Paysandu) - 5 buts

Classement final de la Copa dos Campeões 2002:

1er: Paysandu;

2e: Cruzeiro;

3e: Flamengo;

4e: Palmeiras;

5e: Goiás;

6e: Bahia;

7e: Fluminense;

8e: Vitória;

9e: São Paulo;

10e: São Caetano;

11e: Vasco;

12e: Náutico;

13e: Corinthians;

14e: Grêmio;

15e: Atlético/MG;

16e: Atlético/PR.

L’apogée du club (2003-2005)

Rencontres du Paysandu pour la Copa Libertadores de 2003.
Date Paysandu Score Adversaire
13/02 Sporting Cristal 0- 2 Paysandu
6/03 Paysandu 0- 2 Cerro Porteño
11/03 Paysandu 3 - 1 Universidad Católica
18/03 Paysandu 2 - 1 Sporting Cristal
27/03 Cerro Porteño 2 - 6 Paysandu
15/04 Universidad Católica 1 - 1 Paysandu
25/04 Boca Juniors 0 - 1 Paysandu
15/05 Paysandu 2(3) - 4(4) Boca Juniors

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Statistiques du Paysandu pour la Copa Libertadores de 2003
  • Paysandu - 8 matchs
    • 5 victoires
    • 2 nuls
    • 1 défaite
  • Meilleur buteur
    • Róbson - 9 buts
  • Total de buts
    • Buts marqués : 17 / Buts encaissés : 9
  • Rang final de la compétition
    • 9e
  • Meilleure participation d'une équipe en libertadores
  • Rang en Amérique du Sud : 39e

Grâce à son titre inédit de Copa dos Campões en 2002, le bicolor paraense disputa le tournoi de football le plus important de l’Amérique du Sud, la Copa Libertadores, représenté par les meilleures équipes de la saison précédente, Argentine, Uruguay, Chili, Bolivie et le Paraguay. Le Paysandu était entraîné par Darío Pereyra à présent un entraineur Uruguayen habitué des Copa Libertadores.

Pour l’occasion, l’équipe fait appel à des joueurs de renfort, comme l’attaquant Róbson Robgol, Iarley, ainsi que d’autres grands joueurs, composants déjà l’équipe de Belém, comme Sandro Goiano, Vandick, Vanderson et Vélber, entre autres.

Le Paysandu a participé à la première phase étant dans le groupe 2, aux côtés de Cerro Porteño, Sporting Cristal et Universidad Católica. Ce groupe n’avait rien de facile, et pourtant, après 4 victoires, et deux nuls, le Papão était en tête de son groupe avec 14 points. Lors des disputes du groupe, le Paysandu ne se présenta pas bien devant son public à Belém, au Mangueirão, en faisant un nul, et marquant peu de buts. Mais le match le plus expressif de cette partie du championnat se déroule au Paraguay face au Cerro Porteño, composé en partie des joueurs de la sélection locale, où le Paysandu inflige le score de six buts à deux.

Cette prestation lui permet de jouer contre le second du groupe numéro 7. Mais une mauvaise nouvelle attend le Paysandu et ses supporters. Dans le groupe 7, il y avait principalement l’équipe que tout le monde voulait éviter, le Boca Juniors d’Argentine. Les calculs de l’équipe brésilienne n’avaient pas prévu que le géant Argentin pourrait chuter à son dernier match, face au colombien Independiente Medellín. Cette défaite place l’équipe victorieuse en première position, et le Boca Juniors en second. Le Paysandu va donc devoir jouer contre le géant dès les huitièmes de finale.

Le premier match se déroule à Buenos Aires, à La Bombonera. Les supporters du Paysandu étaient fiers que leur équipe, si discrète, ait pu arriver aussi dans une compétition qu’ils n’auraient jamais espérée. La prestation du Paysandu jusqu’ici avait été presque parfaite. La meilleure de toutes les équipes brésiliennes de la compétition. Le match allez se déroulant à La Bombonera pleine à craquer, les joueurs étaient dépassés par les évènements. Ils ne pensaient pas un jour arriver si haut dans une compétition. Très vite, ce sont Róbson et un joueur du Boca Juniors qui sont expulsés ensemble. Puis c’est au tour de Vanderson, du Paysandu, de prendre lui aussi un carton rouge. Mais lorsque tout le monde s’attendait à voir l’équipe d’Argentine s’imposer chez elle, qui plus est avec un joueur de plus c’est Iarley, la nouvelle recrue du Paysandu, et celui qui avait su faire trembler le plus les supporters argentins durant le match, qui applique le premier but du match en seconde période. Ce but donne la confiance qui manquait aux joueurs de son équipe. La défense, et principalement le gardien, Ronaldo, sauvent des balles dangereuses.

L’arbitre siffle la fin du match, et le Paysandu a encore avancé dans la compétition. Mais cette fois, ce n’était pas juste une victoire de plus, contre une équipe sud-américaine. C’était une victoire contre le Boca Juniors, meilleure équipe d’Argentine, qui plus est en pleine La Bombonera. Cet exploit n’avait été réalisé que par quatre autres équipes brésiliennes auparavant, Santos, sous Pelé, Cruzeiro avec Ronaldo, Grêmio avec Gessy Lima et l’Internacional avec Nilmar y étaient parvenus auparavant. De plus, cette victoire s'est faite avec une équipe Alviceleste réduite à 9 joueurs après l'expulsion de Robsón et Vanderson, contre 10 joueurs pour l'équipe argentine. Cette victoire pour les supporters, est vue alors déjà comme une victoire de finale de Copa Libertadores.

Trois jours après l’exploit en Argentine, le Paysandu doit disputer un match de Série A face à São Paulo. Mais l’ambiance du moment donne des ailes au Papão et lui fait gagner au Mangueirão le match par cinq buts à deux. Les supporters voient encore sous leurs yeux un nouvel exploit, deux en moins d’une semaine, c’est la transformation d’un petit Paysandu du nord du Brésil en un "Papa titúlo do Norte" (en français, le gobeur de titres venu du nord, ce nom était déjà apparu par les médias l'année précédente, avec la collection de titres que le Paysandu commençait à se faire).

Mais il reste encore le match retour. Celui-ci se déroule le à Belém, au Mangueirão. Les supporters du Paysandu en profitent alors pour battre le record de public ce jour pour un match n’opposant qu’une seule équipe de Belém, avec pas moins de 57 330 spectateurs, pour un stade qui ne pouvait contenir officiellement à l’époque que 48 000 places. Le Paysandu était déjà donné comme vainqueur. Lors du coup d’envoi, même si le Boca Juniors s’offrait de grandes occasions, Ronaldo, le gardien des buts de la maison n’offrait aucune chance. Iarley était encore plus inspiré qu’au match allez, et fait trembler les cages adversaires.

Mais au bout de la moitié de la première période, la défense du Paysandu vacille, elle offrait une résistance incroyable, mais insuffisante aussi. Le premier but est alors signé de l’équipe visiteur, comme le second. Le Paysandu ne s’abat pas, et parvient à marquer lui aussi un but. Mais pour sauver les cages en seconde période, Sandro et Gino sont contraints de faire des penalties, qui sont fatals pour le Paysandu. C’est en fin de match que l’équipe Alviceleste parvient à marquer un second but. Les supporters qui alors s’en allaient petit à petit, reviennent tous, pour tenter de voir le Paysandu marquer le but salvateur, qui lui permettrait d’aller aux tirs au but. Zé Augusto, Vandick, Iarley entre autres tentent, et retentent, malgré les quatre minutes de temps supplémentaire qui leur sont donnés, mais rien y fait. Le Boca Juniors s’est vengé de sa défaite à domicile, en infligeant une cruelle défaite au Paysandu. Cependant, les supporters présents ne manquent pas de féliciter leur équipe, qui a fait en ce début d’année 2003 un exploit tout à fait extraordinaire, que nombre d’entre eux n’aurait jamais imaginé voir un an auparavant.

C’est comme ça que le Paysandu dit à dieu à la Copa Libertadores, sa plus grande compétition. Il termine à la fin du championnat neuvième meilleure équipe sud-américaine. Quelques mois plus tard, la FIFA dévoile les rangs mondiaux, où le Paysandu figure à la 39e place mondiale. Jamais il n’ira plus loin. Mais plus qu’un titre de Libertadores, les supporters de l’équipe peuvent se consoler avec un record : jamais, parmi les 186 équipes qui ont participé à la Copa Libertadores, une autre que le Paysandu n’a eu un aussi bon pourcentage en matière de bonne prestation. Le Paysandu, avec ses cinq victoires, deux nuls et une défaite s’en sort avec 71 %.

Mais le Paysandu, bien qu'ayant atteint son apogée à travers cette compétition, reste relativement faible en Série A, restant à chaque fois en bas de tableau, en 2003 étant à la 22e place sur 24, en 2004 à la 14e sur 24. En 2005, cette position va lui être fatale. En effet, le Paysandu n'ayant pas profité des apports économiques de 2002-2003, avec les grandes compétitions, devient la pire défense, avec 92 buts encaissés, l'équipe avec le plus de défaites du championnat (25), et termine à l'avant dernière place: le Paysandu retourne en Série B.

Cependant, grâce à ces grosses victoires, entre 2002 et 2003, participation à la Copa Libertadores, le Paysandu est passé de la 416e position au rang mondial, à la 181e. Aucune équipe jusqu'à aujourd'hui n'est encore parvenue à monter de 235 places en aussi peu de temps.

La période noire du club (2005-2012)

Le brutal déclin

Lors de la Série A de 2005, le Paysandu termine avant-dernier au tableau, avec des statistiques catastrophiques. L'année suivante, il doit disputer, en tant que favori la Série B, avec, contre toute attente aussi, l'Atlético Mineiro.

Malheureusement pour le Paysandu, cette compétition ne se déroule absolument pas comme il l'avait prévu. Le club se noie dans les dettes, doit payer des joueurs de niveau inférieur à celui requis pour la compétition. À la fin de l'année, le résultat est sans appel, le Paysandu, grand leader au retour parmi l'élite, termine à la 18e place sur 20. Il est rétrogradé en Série C pour l'année 2007. Ce championnat est catastrophique pour le club Alviazul, à l'image de son avant-dernier match, disputé à Belém le . C'est tout simplement la plus grosse défaite encaissée par le Paysandu dans ses92 ans d'existence à l'époque. Le Paulista inflige le score honteux de neuf buts à rien. Cependant, le bas du tableau avait les points serrés. Le Paysandu, comme deux autres équipes, possédaient 44 points. Il aurait fallu trois buts de plus dans le championnat pour que le Paysandu puisse éviter de justesse l'arrivée en Série C.

Commence alors une période très dure pour le Paysandu. Le Remo est pour la première fois depuis longtemps devant son rival, restant en Série B à la 12e place en 2006. Cependant, à la fin de l'année 2007, le club est fixé, et descend lui aussi en Série C. Pour le Paysandu, il est question de découvrir le système de la Série C, compétition officielle, mais, jusque 2011, laissée à l'état très précaire. En effet, la CBF ne prêtait pas attention à cette compétition, jugée trop faible. Elle ne se chargeait que de faire un règlement qui changeait très fréquemment, et de juger les fautes graves à travers le tribunal de justice du sport. En ce qui concerne les déplacements, par exemple, ce sont les clubs eux-mêmes qui devaient s'occuper de débloquer les fonds requis. Le Paysandu connait encore ses grands problèmes financiers. Lorsque la nouvelle présidence du club est nommée, tombe une terrible nouvelle. L'ancien président avait coulé le club dans des dettes profondes. Les victoires dans les grandes compétitions de 2001-2003 n'avaient pas été profitées… Le Paysandu ne peut donc pas se permettre de prendre, une année encore, de grands joueurs.

Dès 2007, le Paysandu ressent la restriction budgétaire à laquelle il est contraint. Lors du Parazão de cette année, il n'atteint que la 4e place. Mais le pire restait encore à venir pour le club. Sa première participation à la Série C est catastrophique, et sur les six matchs disputés, le Paysandu manque de justesse de tomber en quatrième division, perdant tous ses matchs, et se sauvant à travers un match nul contre le voisin de la ville de Belém, Ananindeua. Le Paysandu était cette année-là perçu comme le grand favori de la troisième division. Mais ce début catastrophique n'est que le reflet d'un parcours qui jusqu'à aujourd'hui se montre chaotique, sur tous les points. Depuis 2007, le Paysandu ne sort pas de la Série C. À partir de 2009, il échoue au pied du mur, perdant à chaque fois son dernier match, qui pourrait lui permettre la qualification.

La direction du Paysandu est très critiquée par les supporters sur les réseaux sociaux, à travers un manque de crédibilité qui semble être le leitmotiv du club depuis 2007. Depuis cette date, plus d'une quinzaine d'entraîneurs se sont relayés pour diriger l'équipe Alviceleste. Rien qu'en 2011, quatre entraîneurs se sont succédé, tombant à la moindre erreur.

Autre chiffre effrayant, plus de 500 joueurs sont passés au Paysandu depuis la chute en troisième division. Et jamais le Paysandu n'a pu retrouver un attaquant capable de faire trembler les filets adverses depuis la retraite de Róbgol à la fin du championnat de 2006. Pourtant, les efforts n'ont pas été moindres, malgré les sérieux problèmes financiers que le club affronte. Chaque année, le club annonce un buteur connu pour avoir brillé à un moment donné dans sa carrière. En 2011 par exemple, était annoncé la venue de Josiel, buteur de première division de 2005 avec le Flamengo. Ce dernier, non seulement ne marqua que trois buts en une dizaine de matchs, mais en plus quitta Belém avec une polémique, insultant les femmes de la ville sur un réseau social. Craignant des représailles non seulement des supporters du Paysandu, mais aussi des habitants en général, il préféra s'en aller.

"Le champion est de retour"

L'année 2012 commence pour les supporters de manière cauchemardesque, et donne très peu d'espoir pour une montée dans la si rêvée seconde division de 2013. Tout commence avec l'annonce des coffres à sec à la fin de la saison 2011. En effet, tout avait été misé sur la montée de division pour l'année 2011, avec des joueurs chers, mais qui finalement n'ont rien rendus.

La direction décide alors de tout miser sur les joueurs formés au club depuis quelques années, et qui se voyaient comme des promesses. Ces joueurs, ayant pour la plupart entre 18 et 20 ans faisaient un très bon championnat régional, et certains intéressaient déjà certains clubs de première division lors du championnat national des joueurs de base à São Paulo (Copa São Paulo de Futebol Junior) l'année précédente. Parmi eux, on peut citer Bartola, Yago Pikachu, Thiago Costa, Neto, ou encore Pablo. Pour entrainer ces jeunes joueurs, la direction du club appelle celui qui les connait le mieux, Nad, entraineur des équipes de base du club, et défenseur du Paysandu dans les années 1990. Pour encadrer les joueurs, le club fait revenir également quelques anciens joueurs emblématiques, pour donner de l'expérience sur le terrain, comme Vanderson qui ne savait pas s'il allait revenir après la déception de 2011, et l'emblématique gardien des temps de Libertadores, Ronaldo.

Les débuts de la jeune équipe sont très mitigés. Les victoires convaincantes se font discrètes, et Nad ne tarde pas à laisser sa place à son adjoint, Lecheva, ancien joueur, lui aussi issu de la grande époque du club, quelques années auparavant. Pour les supporters, c'en était de trop, la direction s'entêtait à faire venir des entraîneurs qui n'avaient aucune expérience réelle. Mais petit à petit, le jeune entraîneur su montrer une réelle cohésion au sein de son groupe de travail, et la Coupe du Brésil est la preuve que ce "bleu" avait beaucoup de choses à prouver. Le , le Paysandu retrouve à l'occasion de cette compétition une équipe de première division, le Sport. Les jeunes joueurs ont tout à gagner et prouvent leur valeur en gagnant un premier match, à domicile, 2x1. Le match retour, la semaine suivante, dans la Ilha do Retiro prouve la valeur de Lecheva et de son travail, écrasant l'équipe domicile 4x1. C'est la première fois que le Paysandu atteint les huitièmes de finale de cette compétition. Très vite, Lecheva passe des enfers aux bras de la Fiel, et est perçu comme un entraîneur providentiel, qui savait faire les changements nécessaires aux bons moments. Mais cette très bonne représentation n'est pas visible en championnat régional, qui reste encore très timide, et conduit l'équipe à la défaite. Malgré ses bons résultats face au Sport dans la Coupe du Brésil, le Paysandu affronte par la suite le Coritiba, autre équipe de première division. Cette fois, l'adversaire est trop fort, et le Paysandu dit à dieu à la compétition de 2012, sous les yeux de 40 000 supporters dans le stade, venus appuyer leur club qui semble enfin donner de l'espoir.

Après cette défaite, le Paysandu devait attendre le début de la troisième division, réel but du club, pour pouvoir passer en seconde division. Lecheva est alors remplacé par Roberval Davino, un entraîneur connu comme "le roi de la montée de division", car il avait déjà fait monter le Remo en 2005 de la troisième à la seconde division, et avec le titre de champion qui plus est. Le club en profite aussi pour remercier la moitié de l'équipe, et faisant les mêmes erreurs que lors des années précédentes, faisant venir des dizaines de nouveaux joueurs de plus ou moins bonne réputation, sous l'aval de Davino. Mais les résultats sont une fois encore mitigés. Le Paysandu gagne ses deux premiers matchs haut la main, et se montre très vite comme leader du groupe A. Mais cela n'était qu'une apparence, car le troisième match se conclut par une défaite, à domicile, dans le Mangueirão, face à l'équipe rivale, Fortaleza. Il s'ensuit une période inquiétante de matchs nuls, où l'équipe du Paysandu montre un très bon jeu, mais ne parvient pas à marquer des buts. Davino est alors remercier, et le club fait appel au dernier espoir des supporters: Givanildo Oliveira, l'entraîneur qui avait fait gagner tant de compétitions au Paysandu, entre 2000 et 2002. Mais rien y fait, l'entraîneur emblématique enchaîne, avec les mêmes problèmes que son prédécesseur six matchs nuls et une défaite. N'ayant jamais connu cela avant, il préfère s'en aller, conseillant fortement au club de reprendre Lecheva comme entraineur.

Lecheva, qui était depuis son départ du poste d'entraîneur, l'adjoint de Davino et Oliveira, accepte avec joie la proposition. Il ne reste que cinq matchs, pour que la première phase de la compétition ne s'achève, et le Paysandu est très loin de se qualifier pour la seconde phase. Le travail qu'il fait est alors avant tout sur le plan psychologique des joueurs. Son but est de recréer une ambiance agréable de travail, semblable à celle qu'il avait connue lors de l'âge d'or du club, une décennie auparavant. Il écoute les joueurs, les conseille, et revoit quelques soucis tactiques. Le résultat est sans appel, sur les cinq matchs disputés, deux victoires à domicile (5x1 contre le Treze, et 4x0 contre Salgueiro), deux nuls et une défaite à l'extérieur. Les résultats permettent à l'équipe de passer en seconde phase, et d'affronter en match aller/retour la meilleure équipe du groupe B de la compétition. L'équipe en question est Macaé, d'une ville proche de Rio de Janeiro. L'équipe gagnant cette confrontation, monte directement en seconde division. Joueurs et supporters sont très optimistes, grâce au travail que l'entraîneur s'efforce de faire. Les supporters ont repris depuis quelques matchs, le chemin du stade, et les joueurs forment un groupe très concentré, la joie au sein du club est de retour, après plusieurs années d'absence.

Le match allez se déroule dans le Pará. Mais le Paysandu ne peut pas le réaliser dans sa ville, Belém, à cause d'une cicatrice de sa période médiocre en Série C. Les supporters ont jeté des bouteilles sur les joueurs, à la fin d'un match nul aux saveurs de défaite, quelques mois auparavant. Le Paysandu avait pris alors deux matchs de suspension, l'obligeant à les jouer à plus de 100 km de sa ville d'origine. Mais cela n'est pas un souci pour les supporters, qui retrouvent le goût d'appuyer leur équipe, et n'hésitent pas à parcourir les 300 km les séparant du stade de Paragominas. Le stade est complet, et le Paysandu développe un très bon match, résultant par la victoire 2x0 sur Macaé.

Le match retour n'inquiète pas les supporters, qui sur les réseaux sociaux, montrent leur confiance dans le travail que Lecheva réalise depuis quelques semaines. À la veille du départ des joueurs, les supporters décident de remplir le stade de l'équipe, la Curuzu, pour encourager leur équipe ; pas moins de 1000 supporters sont là à chanter, et applaudir les bonnes actions de leur équipe. Beaucoup n'hésitent pas à faire le voyage jusque Macaé pour soutenir leur équipe, qui joue le . Ce match se montre très complexe, et même si l'équipe paraense peut perdre avec un but d'écart et encore se qualifier, beaucoup d'inquiétude se font ressentir. Les fantômes des années précédentes, avec les défaites consécutives, au bord de l'accès, face à Icasa, Salgueiro, et America, sont présents. Dès la première mi-temps, malgré la domination de l'équipe de Belém, Macaé vient à gagner 1xO, puis dès le début de la seconde période, un second but est inscrit. Mais Yago Pikachu, qui au fil de la saison vient se montrer la meilleure révélation du club, ouvre le score pour le Paysandu. Le match se termine 3x2 pour Macaé, mais cette fois, c'est le Paysandu qui emporte la qualification pour la seconde division, grâce à un but de Vanderson, qui sauve son équipe, et assied son statut d'idole du club, façonné depuis 2000, une fois pour toutes.

À Belém, les supporters font la fête. Les joueurs sont pour la plupart en larmes, émus, et pour la plupart évoquant la volonté de signer une année de plus au club, touchés par la passion dont les supporters faisaient preuve envers leur équipe. La ville est teinte de bleu et de blanc, les axes principaux, comme l'Avenida Almirante Barroso, et la station des docks sont les lieux de réunion des supporters, qui célèbrent leur retour dans la seconde division brésilienne, six années après la terrible chute que le club avait connue. Les supporters chantent en chœur "O Campeão voltou" (le champion est de retour). Le lendemain, pas moins de 5 000 supporters se rendent à l'aéroport international Val de Cans de Belém. Les joueurs sont portés et acclamés. L'aéroport et les grandes voies de la ville sont bouchés.

Pour que le Paysandu monte de division, il aura fallu attendre cinq ans, onze mois, quinze jours et 77 matchs. Depuis 2007, plus d'une quinzaine d'entraîneurs se sont relayés pour diriger l'équipe Alviceleste. Les mêmes erreurs étaient commises d'années en années, changeant quatre fois d'entraîneurs par saison. Le nombre de joueurs ayant signé depuis la chute en troisième division est affolant, plus de 500 joueurs ont signé un contrat, sans jamais rendre les résultats escomptés. Il aura fallu attendre qu'un jeune entraîneur, encore en apprentissage, sache parler à des joueurs, les écouter, certains encore très jeunes, et d'autres traumatisés par le manque de résultats pour redresser le club, d'une situation qui s'embourbait, et qui semblait presque impossible à récupérer. Plus de 20 000 supporters ont su, à travers le Pará, et le monde, prouver que malgré les difficultés, jamais ils n'allaient abandonner leur club.