Fixtures

France - National 04/26 17:30 31 Cholet vs Rouen - View
France - National 05/04 16:00 32 Rouen vs Niort - View
France - National 05/10 19:00 33 Marignane vs Rouen - View
France - National 05/18 16:00 34 Rouen vs Dijon - View

Résultats

France - National 04/19 17:30 30 [6] Rouen v Nancy [4] L 2-3
France - National 04/12 17:30 29 [13] Villefranche v Rouen [4] D 1-1
France - National 04/06 16:00 28 [5] Rouen v Châteauroux [11] D 1-1
France - National 03/30 18:30 27 [16] Avranches v Rouen [6] W 1-2
France - National 03/22 18:30 26 [5] Rouen v Le Mans [8] L 0-1
France - National 03/17 18:30 25 [7] Rouen v Epinal [17] W 1-0
France - National 03/12 18:30 13 [7] Rouen v Villefranche [12] W 1-0
France - National 03/08 18:30 24 [3] Martigues v Rouen [7] L 3-1
France - National 03/04 17:30 23 [9] Rouen v Sochaux [8] W 1-0
France - National 03/01 18:30 23 Rouen v Sochaux - PPT.
France - Coupe de France 02/28 20:00 3 Rouen v Valenciennes L 3-5
France - National 02/23 18:30 22 [15] GOAL FC v Rouen [6] L 1-0

Stats

 TotalHomeAway
Matches played 44 24 20
Wins 21 12 9
Draws 14 8 6
Losses 9 4 5
Goals for 62 38 24
Goals against 41 23 18
Clean sheets 17 9 8
Failed to score 10 4 6

Le Football Club de Rouen 1899, abrégé en FC Rouen, est un club de football français, fondé en 1899 à Rouen en Seine-Maritime.

Dès ses premières années, le club s'affirme comme un des principaux clubs de France et le principal rival en Normandie du Havre AC. Sous la direction de son président-fondateur Robert Diochon, le FC Rouen s'installe dès les années 1910 dans un véritable stade, les « Bruyères », futur stade Robert-Diochon, et atteint les finales du championnat de France USFSA en 1913 puis de la Coupe de France en 1925.

En 1933, les deux grands clubs haut-normands optent pour le statut professionnel et intègrent la deuxième division nationale. Les Rouennais remportent la compétition en 1936 et rejoignent l'élite. L'effectif rouennais compte alors de nombreux joueurs internationaux français et autrichiens, parmi lesquels Jean Nicolas, meilleur buteur de la sélection. Vainqueur du championnat « de guerre » en 1945 (un titre non homologué par la Fédération), le club connait une période faste dans les années 1960, quand il termine à deux reprises à la quatrième place du championnat et défie Arsenal en huitième de finale de la Coupe des villes de foires 1969-1970. Les « Diables rouges », comme on les surnomme en référence à la couleur de leur maillot, disputent ainsi dix-neuf saisons en première division.

Fragilisé par ses difficultés financières récurrentes, qui obligent la mairie de Rouen à intervenir à plusieurs reprises, le FC Rouen connait deux relégations d'affilée en 1985 et 1986, qui le mènent en troisième division. Malgré l'ambition des dirigeants, le club échoue depuis à retrouver l'élite. La cauchemardesque fin de saison 1992-1993, qui voit les Rouennais manquer une promotion en D1 qui leur semblait promise, marque le début de sa dégringolade : relégué en 1994, il dépose le bilan l'année suivante, doit abandonner le statut professionnel et se retrouve en National 2, le 4e échelon du football français. Un nouveau dépôt de bilan en 1997 plonge le club haut-normand en CFA 2. En 2003-2004, les Rouennais font une brève apparition en Ligue 2 puis replongent en championnat de France amateur. Après quatre saisons à ce niveau, le FC Rouen est promu en 2009 en National, où il évolue avec l'ambition d'un retour durable en Ligue 2 mais, en juillet 2013, à la suite de nouvelles difficultés financières, il est relégué administrativement en Division d'Honneur (DH).

En avril 2015, le FC Rouen et son grand rival et voisin l'US Quevilly annoncent leur rapprochement, à la suite duquel l'équipe première quevillaise, rebaptisée « Quevilly Rouen Métropole », adopte les couleurs rouges du FCR et s'installe au stade Robert-Diochon. Cet accord n'a pas d'autre incidence sur le FC Rouen, dont l'équipe première poursuit la compétition (en Division d'Honneur pour la saison 2015-2016) et continue à jouer dans son stade historique.

Le 21 mai 2017, après quatre années de purgatoire en DH, le FC Rouen entame sa remontée et obtient son accession en National 3.

Le 11 décembre 2017, les licenciés du Football Club de Rouen 1899 décident de la séparation du FC Rouen avec l'US Quevilly-Rouen Métropole. Le rapprochement avec l'US Quevilly n'aura duré ainsi que trois saisons et prendra fin au 30 juin 2018 permettant au FC Rouen de retrouver son indépendance.

À la fin de la saison 2018-2019, le FC Rouen est promu en National 2 et fête son 120e anniversaire avec le slogan « 120 ans de ferveur ».

Lors de la saison 2022-2023 le FC Rouen lutte pour la montée en National. Montée qu'il valide après une victoire contre le rival Évreux Football Club 27 à trois matchs de la fin du championnat. Près de 7 000 spectateurs fêtent cette montée le match suivant joué à Diochon contre Chartres.

History

Les débuts du FC rouennais (1899-1933)

Fondation du club (1899-1901)

À la fin des années 1890, le football est déjà bien implanté en Seine-Maritime, notamment au Havre Athletic Club et au Football Club dieppois. À Rouen, un commerçant, M. Willing, de retour d'Angleterre, introduit à son tour la pratique du football dans la ville, alors que seul le rugby semble être pratiqué à l'époque, par les Francs-Joueurs du lycée Corneille, qui pratiquent depuis 1890). Avec l'aide de M. Maréchal, il crée un club de football, baptisée Football Club rouennais. La date précise de la fondation n'est pas connue. L'association Football Club rouennais, consacrée à la pratique du football, étant déclarée en préfecture le 10 juillet 1899, avec Raoul Hurard comme premier président, la date de 1899 est logiquement retenue dans la bibliographie comme date de fondation du FC Rouen, faute d'archives supplémentaires.

D'autres clubs se créent dans l'agglomération rouennaise, comme l'Union sportive sottevillaise et l'Union sportive rouennaise, fondée par des élèves de l'Ecole supérieure de Rouen, parmi lesquels Robert Diochon, Hurard et Cousinard[réf. nécessaire]. Le premier match du club rapporté dans le Journal de Rouen est d'ailleurs une victoire du FC rouennais sur le terrain de l'US sottevillaise en février 1900. Afin de pouvoir concurrencer les meilleurs clubs de la région, le FC rouennais absorbe[Quand ?] l'US sottevillaise et l'US rouennaise.

L'équipe du FC rouennais en 1913.

Participations au championnat de France de l'USFSA (1901-1919)

En 1901, les Rouennais participent au championnat de la Manche de l'USFSA. Le championnat ne consiste qu'en un seul match joué le 17 février 1901 à Rouen contre Le Havre AC, champion de France en titre, qui s'impose « facilement » par onze buts à zéro. Ils sont rejoints en 1902 par un ancien joueur écossais du Standard Athletic Club de Paris, âgé de 33 ans : Adam Ferris. Outre ses qualités footballistiques, ce dernier apporte sa précieuse expérience et ses contacts aux Rouennais. En 1903, le Stade français, club réputé de la capitale, est balayé 6-0 en match amical.

Capitaine de l'équipe, Robert Diochon devient une première fois président du club en 1906, tout en restant joueur, alors que le club tente l'aventure omnisports sous l'appellation « Sporting Club rouennais » le temps d'une saison. Remplacé un temps par le gardien de but Maurice Cousinard, il retrouve le poste en janvier 1908, pour ne plus le quitter pendant quarante-cinq ans. Le 23 mars, le FC Rouen remporte son premier titre face à l'Union athlétique du lycée Malherbe Caen, champion de Basse-Normandie, en finale du championnat de Normandie USFSA où ils remplace Le Havre Sports. En septembre le club opte pour un nouveau terrain, le « Petit-Trianon », situé rue d'Elbeuf à Rouen.

Finale du championnat de France USFSA 1913 entre le FC Rouen et le SH Marseille.

En 1910, le FC Rouen inaugure une période de grand succès en décrochant à la régulière son premier titre du championnat de Normandie USFSA, qui échappe pour la première fois à un club havrais. Ce titre passe notamment par deux victoires face au Havre AC, dont une à domicile (3-2) devant une affluence record de 800 spectateurs. Les « Diables rouges », ainsi qu'on commence à les surnommer, conservent ce titre cinq saisons d'affilée, et gagnent ainsi autant de tickets pour le championnat de France USFSA. Pour leur première participation, les Rouennais sont battus au premier tour par les joueurs d'Amiens (2-1). La saison suivante, ils prennent leur revanche sur ces derniers (6-1), éliminent le Racing Club de Reims (5-1), l'Olympique lillois (4-1) et ne sont battus qu'en demi-finale par le Racing Club de France (2-1), à l'issue d'un match serré. En 1912, les Rouennais sont éliminés en quart de finale par l'Union Sportive Tourquennoise. En 1913, le club accède enfin à la finale du championnat grâce à ses victoires sur Amiens, Lille et le Club athlétique de la Société Générale (1-0). Le 27 avril, les Rouennais défient le Stade helvétique de Marseille au stade des Bruyères, devant une foule record de 6 923 spectateurs payants, mais ils s'inclinent 1-0 en fin de prolongation en dépit de leurs nombreuses occasions. Ils remplacent leurs vainqueurs pour le Trophée de France 1913, compétition organisée par le Comité français interfédéral, dont ils sont éliminés par le Vie au Grand Air du Médoc (2-1) en demi-finale. Au cours de la saison 1913-1914, le club, dont le succès populaire est croissant, obtient la concession du terrain des Bruyères, officiellement inauguré en 1917, bientôt connu comme l'un des plus beaux stades du pays. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale va couper l'élan prometteur du « FCR », le club perdant comme ses concurrents un certain nombre de joueurs au combat (parmi lesquels André Montreuil) et intégrant temporairement de nombreux joueurs anglais. En février 1915, Ferrys joue à plus de 45 ans son dernier match à Rouen.

Domination en championnat de Normandie (1919-1933)

À la fin de la guerre, le FC Rouen retrouve une position dominante sur le football régional, d'autant que la construction de véritables tribunes fait du stade des Bruyères une enceinte réputée. Devancé par le HAC en 1920 et 1921, le club rouennais remporte cinq titres de champion de 1922 à 1929. En 1922, les Rouennais terminent la saison en tête, à égalité de points avec leurs voisins de l'US Quevilly ; la finale organisée pour l'occasion est remportée sur terrain neutre par les Diables rouges (1-0). Les Rouennais découvrent également la Coupe de France à partir de la 3e édition de 1919-1920, où ils tentent de connaître le même succès national que leurs aînés. Ils y réalisent des parcours de qualité mais sont éliminés trois années d'affilée en demi-finale par le Red Star (2-1), le FC Sète (1-0) et l'Olympique de Marseille (3-1), entre 1922 et 1924. En juin 1924, quatre ans après le forfait de dernière minute du gardien de but Maurice Cousinard, le défenseur Jacques Canthelou devient le premier rouennais à être sélectionné en équipe de France, à l'occasion d'un match contre la Hongrie organisé au Havre. Il est imité quelques mois plus tard par l'attaquant Félix Pozo.

Finale de la Coupe de France en 1925.

En 1925, le FC Rouen atteint enfin la finale de la Coupe de France, où il doit affronter le CASG Paris au stade de Colombes. Le 26 avril, l'équipe normande ouvre le score par Marcel Boulanger avant d'être rejointe en deuxième mi-temps. En dépit de deux buts refusés par l'arbitre, aucune équipe ne parvient à prendre l'avantage, malgré deux prolongations de trente minutes. Une deuxième finale est organisée le 10 mai : les Parisiens prennent l'avantage à deux reprises mais les Normands répliquent. Ces derniers s'inclinent une troisième fois sur un penalty et ne parviennent pas cette fois à revenir au score. La déception est grande et les années suivantes sont plus difficiles, les Rouennais abandonnant à leurs rivaux le titre régional en 1926 et 1928.

Au début des années 1930, le FC Rouennais reçoit le renfort de plusieurs jeunes joueurs de talent, dont Jean Nicolas, Bernard Antoinette et Roger Rio, issus de l'équipe du lycée Corneille. En mars 1930, Nicolas, à seulement 16 ans, inscrit un but décisif face au Havre AC, qui offre le championnat de Normandie aux siens : c'est le début d'une très grande carrière, qui en fera le meilleur buteur de l'équipe de France. Sous la direction du Hongrois Zoltan Vago, arrivé en 1930, le FCR domine le championnat de Normandie en 1930, 1931, 1932, et atteint les quarts de finale en Coupe de France cette dernière saison.

La découverte du professionnalisme (1933-1960)

En juillet 1930, le conseil national de la Fédération française de football vote (à 128 voix contre 20) la création d'un championnat de France de football professionnel. Les Rouennais sont invités à participer à la première édition en 1932-1933, mais déclinent l'invitation le 14 mars 1932, le président Diochon voyant cette évolution avec méfiance. Malgré leur statut amateur, les Rouennais forment l'une des équipes les plus redoutables du pays : en 1932-1933, les Rouennais écrasent le championnat de Normandie (treize victoires et un nul en quatorze rencontres), les supporters du Havre AC incendiant même leur stade de la Cavée Verte après une défaite 6-1 lors du derby. Leurs performances sont telles que Jean Nicolas et Roger Rio sont sélectionnés en équipe de France le face à l'Autriche, une des meilleures équipes de l'époque, bientôt imités par Marceau Lherminé en juin.

Premier groupe professionnel du FC Rouen (1933).

Le 26 mars 1933, le FC rouennais décide finalement d'adopter à son tour le statut professionnel ; il rejoint le groupe Nord de la deuxième division nouvellement créée. Le 3 septembre, les Rouennais disputent leur premier match contre le Club français : les Parisiens sont corrigés 12-3, avec six buts de Nicolas. Deux mois plus tard, pour le derby face au Havre AC, devenu également professionnel, 16 040 spectateurs payants se rassemblent, un record en championnat de France, pour voir les Rouennais l'emporter 5-1, avec un nouveau quadruplé de Nicolas. Finalement le club termine deuxième derrière le Red Star, avec le même nombre de points mais avec un goal average défavorable (malgré une différence de buts en sa faveur). Nicolas termine meilleur buteur avec 54 buts en 26 matchs. Militant pour une promotion directe du second, les dirigeants refusent de participer aux barrages de montée organisés par la fédération, auxquels Nicolas et Rio, retenus pour la Coupe du monde, ne peuvent participer, et voient finalement le FC Mulhouse et le RC Strasbourg, respectivement 3e et 4e de la poule, obtenir leur billet pour l'élite.

Cérémonie d'avant match pour la naturalisation du Rouennais Matthieu André.

En 1934, les équipes de D2 sont réunies dans une poule unique. Pour leur deuxième saison à ce niveau, les Rouennais font la course en tête avec le FC Metz et l'US Valenciennes-Anzin. Le 26 mai, ils reçoivent les Lorrains pour un match capital. Scandalisé par les décisions arbitrales, le public envahit le terrain avant la fin du match, qui est donné perdu sur tapis vert par la fédération. Les Normands terminent finalement le championnat à la troisième place et doivent rester un an de plus en D2. La saison suivante est la bonne : le 7 juin, la montée en première division est officialisée et le FC Rouen remporte finalement le championnat, obtenant enfin une place dans l'élite qui semblait devoir lui revenir logiquement depuis plusieurs saisons. Jean Nicolas est pour la troisième saison consécutive meilleur buteur de D2, avec 45 réalisations, sur les 119 inscrits par son équipe.

Pour leur première saison dans l'élite, les Rouennais réalisent des débuts tonitruants et pointent en tête du championnat en janvier, entre les 17e et 21e journées. Alors que l'équipe de France s'apprête à recevoir l'Autriche en janvier 1937, Nicolas et Rio sont rejoints chez les Bleus par leurs coéquipiers Michel Payen, Bernard Antoinette et Mathieu André. Les Diables rouges terminent la saison à la place, à trois points du champion (l'Olympique de Marseille), et atteignent les demi-finales de la Coupe de France, dont ils sont éliminés par Strasbourg. Le stade est agrandi cet été-là, sa capacité atteignant 20 000 spectateurs. En championnat, les Rouennais rééditent la performance l'année suivante, au cours duquel Jean Nicolas finit meilleur buteur (avec 26 buts, dont un record de sept buts au cours du même match contre Valenciennes le ). Sélectionné pour la Coupe du monde 1938, Nicolas inscrit au premier tour un doublé décisif face à la Belgique, battue 3-1.

La troisième saison dans l'élite du FC Rouen, privé de ses Autrichiens pour des raisons politiques et devant faire avec un Jean Nicolas amoindri, est beaucoup plus difficile ; mais les Normands parviennent à assurer leur maintien. À tout juste 26 ans, Jean Nicolas arrête là son exceptionnelle carrière de buteur à Rouen, avec 195 buts en 159 matchs de championnat sous le maillot rouge ; il est alors le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France avec 21 buts en 25 sélections. Pour retrouver le haut du tableau, le président Diochon recrute notamment dans les clubs parisiens l'entraîneur anglais George Kimpton et l'attaquant espagnol José Mandaluniz. La Seconde Guerre mondiale interrompt les compétitions officielles : en tête du championnat de « zone Nord » en avril 1940, le FCR est déclaré vainqueur par la Fédération française alors que la compétition n'est pas achevée. Interné par l'occupant nazi l'année suivante, Kimpton est remplacé par son joueur Edmond Delfour, ancien international français. Bénéficiant d'une ossature de joueurs français, le FC Rouen peut aligner une des meilleures équipes de la moitié nord de la France, qui termine trois années d'affilée à la deuxième place du championnat en 1941, 1942 et 1943. Les Rouennais atteignent par ailleurs les demi-finales en Coupe de France en 1940 (défaite face au RC Paris), puis les demi-finales de la zone occupée à deux reprises en 1941 (défaite face aux Girondins ASP) et 1943 (défaite face au Stade français-CAP). La folklorique saison 1943-1944, organisée par le Ministère du Colonel Pascot, fait figure d'exception : le FC Rouen, comme tous les autres clubs du pays, étant intégré d'office dans une sélection régionale (en l'occurrence l'équipe fédérale Rouen-Normandie), où Jean Nicolas retrouve ses anciens coéquipiers pour quelques mois. Le , le siège du club est détruit lors des bombardements alliés sur la ville.

En 1944-1945, un championnat est organisé malgré la confusion due à la libération de la France. Les coéquipiers de l'inusable Rio, dirigés par Kimpton, de retour sur le banc, remportent le groupe Nord, et se qualifient ainsi pour la finale nationale organisée le à Colombes. Ils y battent largement le Lyon OU, vainqueur du groupe Sud (4-0). Ce titre de champion de France n'est cependant pas validé par la Fédération française de football, du fait des multiples recours déposés tout au long de la saison par les clubs face aux difficultés d'organisation.

Ce succès promet des lendemains heureux pour le club, malgré le départ de l'attaquant José Mandaluniz et de l'entraîneur Kimpton, remplacé par son compatriote Ernest Payne. Après une saison 1946-1947 catastrophique, marquée notamment par la suspension du gardien de but Alfred Dambach pour six mois pour avoir frappé l'arbitre, le FCR termine à la dernière place du championnat et retrouve la Division 2. Alors que l'objectif déclaré est une remontée rapide, les Rouennais vont rester plus d'une décennie dans l'antichambre de l'élite. La saison 1948-1949 est particulièrement serrée : au coude à coude avec le Havre AC et le RC Lens en tête du championnat, les Rouennais battent les premiers lors d'un derby passionné le 8 mai, devant 20 840 spectateurs (2-0), mais s'inclinent la semaine suivante face aux Lensois. Preuve de la tension au club, les dirigeants licencient le gardien de but Dambach, suspecté de s'être laissé corrompre au cours de ce dernier match. En fin de saison, Lens remporte le championnat et retrouve l'élite. En 1951, l'emblématique capitaine Roger Rio tire sa révérence sur une victoire sur le FC Sète en match de barrage, qui s’avère cependant insuffisante pour assurer la remontée des Diables rouges en première division.

En 1951, les dirigeants décident de renouveler complètement l'effectif, dont seuls trois joueurs sont conservés (Max Schirschin, Bernard Lelong et François Wicart). En vain. Incapable de retrouver l'élite, le FC Rouen va souffrir alors d'une instabilité chronique, que ce soit dans l'effectif professionnel ou dans la direction sportive. En 1953, la disparition du paternaliste Robert Diochon, président depuis 1908, laisse le club orphelin ; une direction tournante s'institue entre René Monin, le vice-président de Diochon et « pompier de service » du FCR, le docteur Auguste Duchêne et Marceau Dècle. À la peine en championnat, les Rouennais se distinguent en coupe de France : ils atteignent les demi-finales en 1952, après avoir battu le Havre AC au Parc des Princes puis l'US Quevilly au Havre, et les quarts de finale en 1954, après avoir éliminé notamment le Lille OSC en 8e de finale.

En 1954, Robert Lacoste, un entraîneur expérimenté de D2 française, est recruté pour concrétiser les ambitions de remontée. En dépit du renfort de l'attaquant international autrichien Ernst Melchior en 1954, les résultats en championnat sont décevants. En 1956, le FC Rouen termine à la 16e place de deuxième division, son pire classement depuis l'adoption du statut professionnel. Face aux difficultés financières croissantes du club, Lacoste appuie le travail de formation, qui se traduit par les bonnes performances des jeunes rouennais en Coupe Gambardella. En 1957, le président Monin doit démissionner, M. Dècle lui succède. Pour rétablir les comptes, les dirigeants doivent céder leurs éléments les plus prometteurs, comme le jeune international junior François Heutte à Lille OSC parti pour un montant record de 16 millions de francs, quelques années après celui de Bernard Lelong au Racing Club de Paris. La saison 1959-1960 est enfin la bonne : les Diables rouges de Max Schirschin, un ancien du club nommé entraîneur en 1958, renforcés par le recrutement à mi-saison du meneur de jeu argentin Rubén Bravo, bénéficient de l'opportunisme de Claude Corbel, meilleur buteur du championnat. Ils terminent à la troisième place et obtiennent ainsi le retour du club dans l'élite, officialisé le soir d'une victoire sur l'Olympique de Marseille fêtée devant 18 806 spectateurs.

Une décennie parmi l'élite (1960-1970)

Le FC Rouen retrouve donc la Division 1 en 1960, sous la direction de Schirschin. Il y rejoint notamment le Havre AC, promu l'année précédente. Les expérimentés Bruat, Sbroglia, Dalla Cieca et Manolios renforcent le groupe. Après un début de saison délicat, les Rouennais remontent progressivement au classement, grâce notamment à une victoire au Havre en octobre. En avril 1961, le stade Diochon enregistre une affluence record de 22 805 spectateurs pour la victoire lors du match retour contre les Havrais (3-1). Le mois suivant, c'est au tour du Stade de Reims, tenant du titre, de chuter en Normandie, de sorte que les Diables rouges concluent le championnat à une inattendue 4e place. Après cette belle saison, les dirigeants nourrissent l'ambition d'élever le club rouennais au sommet du championnat, qui est vite déçue. Cependant l'équipe confirme sa solidité lors des deux saisons suivantes, terminées respectivement aux 9e et 8e rangs, après des saisons tranquilles. En mai 1962, un projet de fusion des clubs havrais -relégué de D2 en 1962- et rouennais au sein d'un « FC Normandie » est étudié par les dirigeants, mais ne se concrétise pas.

En 1961-1962, Rouen participe à l'éphémère Coupe anglo-franco-écossaise, l'emportant contre Third Lanark 6-1 en score cumulé.

En 1963, les dirigeants cassent leur tirelire pour faire venir l'attaquant international français Yvon Goujon, pour 350 000 francs. Les débuts sont intéressants, et à l'automne 1963, l'ailier Jean-Louis Buron et lui sont sélectionnés à plusieurs reprises en équipe de France. Mais l'ambiance dans le groupe pâtit bientôt des conflits entre la star Buron, connu pour son caractère fort, et l'entraîneur Max Schirschin. Le club plonge dans les profondeurs du classement ; malgré son œuvre, Schirschin est écarté par le président Paturel et remplacé par Paul Levin. Ce changement est heureux puisque les résultats s'améliorent suffisamment pour assurer le maintien des Rouennais, qui terminent au 14e rang. Par ailleurs, les Diables rouges se qualifient pour les quarts de finale de la Coupe de France, dont ils sont éliminés par Valenciennes, et disputent la finale d'une nouvelle compétition baptisée coupe de la Ligue (non reconnue aujourd'hui), qu'ils perdent face au RC Strasbourg sur son terrain, après avoir écarté le FC Nantes et l'AS Saint-Étienne. Enfin, ils se montrent dignes de l'invitation à disputer l’International football cup (connue aussi comme la Coupe Rappan), une compétition européenne ouverte aux clubs ayant terminé aux places d'honneur de leurs championnats respectifs. En poule, les Rouennais prennent le dessus sur Venezia Calcio et le Lierse SK, éliminent le Bayern Munich en huitième de finale (3-2 ; 4-2) puis le Standard de Liège (3-0 ; 3-3). En demi-finale, en mai 1964, les Normands s'inclinent face au Slovnaft Bratislava, tenant du titre et futur vainqueur. Quelques mois plus tard, le club reçoit le grand Real Madrid en amical pour fêter l'ouverture de sa nouvelle tribune d'honneur.

Le club connaît par la suite plusieurs saisons difficiles, qui le voient flirter avec la relégation - en 1965, le club ne sauve sa place dans l'élite qu'après un barrage victorieux face à Limoges. Ces mauvais résultats réduisent le public et grèvent l'équilibre budgétaire du club, obligé de laisser partir les Buron et Manolios en 1965, Destrumelle, Goujon et Phelipon l'année suivante… René Vernier remplace Paul Lévin en 1965. Le recrutement, réalisé à l'étranger, déçoit. Fin 1967, le FC Rouen est dernier du championnat et accuse un déficit d'environ 850 000 francs. Face au refus de la mairie d'aider le club, le groupement des clubs professionnels intervient financièrement pour sauver les Rouennais du dépôt de bilan. Alors que les Rouennais, bons derniers, semblent promis à la relégation en fin de saison, ils signent en mars une victoire inattendue sur l'AS Saint-Étienne, le leader, qui est le déclencheur d'une étonnante remontée au classement. Grâce au maintien arraché par les joueurs, le regain de popularité de l'équipe dans la ville et le retour aux commandes des fidèles René Monin et Robert Lenoble, la mairie intervient finalement et sauve financièrement le club, promis sinon à une relégation administrative. Le remplacement de René Vernier par André Gérard ne casse pas la belle dynamique. Gonflés par leurs derniers résultats, les coéquipiers des jeunes André Betta (dernier Rouennais à être sélectionné en équipe de France en novembre 1968) et Réginald Dortomb, renforcés par l'international tchécoslovaque Tomáš Pospíchal et l'ailier Dominique Rustichelli, réalisent une saison 1968-1969 de toute beauté, terminant de nouveau à la 4e place du championnat.

Qualifiés pour la Coupe des villes de foires 1969-1970, les Rouennais éliminent le FC Twente (2-0 à Rouen, 0-1 aux Pays-Bas), puis le Royal Charleroi SC (3-1 en Belgique, 2-0 au retour à Rouen, victoire d'après la règle des buts marqués à l'extérieur), ce qui leur offre l'honneur de défier les Londoniens d'Arsenal FC en huitième de finale. Le 17 décembre, à Diochon, les Normands ne se laissent pas impressionner par les Anglais mais ne parviennent pas à inscrire de but. Au match retour, regroupés autour de leur jeune gardien Pierre Rigoni, ils résistent plus de 80 minutes avant de céder face à Jon Sammels. Le club anglais est le futur vainqueur de l'épreuve.

Ce glorieux épisode ne permet cependant pas au club de combler son déficit financier. Malgré une honorable douzième place en championnat, le club cumule un déficit de 750 000 francs qui paraît impossible à combler. Il est relégué administrativement en deuxième division et doit céder ses meilleurs joueurs.

Les années D2, jusqu'à la première chute (1970-1995)

Quand le FC Rouen retombe en deuxième division en 1970, il intègre un championnat élargi de 16 à… 48 clubs, répartis en trois groupes dont seuls les vainqueurs accèdent à la première division. Le groupe B réunit entre autres les quatre meilleures équipes de Normandie : le FC Rouen, mais aussi le Havre AC, le Stade Malherbe Caen et l'US Quevilly. Dirigés par Roger Rizzi, un ancien joueur du FCR devenu membre du staff technique du club, les Rouennais livrent un duel au couteau avec le Paris Saint-Germain, né quelques mois plus tôt de l'union du Stade Saint-Germain et du Paris FC. Les Parisiens remportent une victoire décisive à Diochon lors de l'avant-dernière journée (1-3) et laissent les Rouennais finir à la deuxième place. Le nouveau président Jean Duquesne remplace Rizzi par un autre néophyte, l'ancien Diable rouge Pierre Tournier, que les mauvais résultats poussent rapidement vers la sortie. On rappelle Max Schirschin, qui ramène l'équipe dans le haut du tableau. Mais la situation financière du club reste critique. Le quotidien du club n'est alors pas de tout repos : devant le refus de la mairie d'aider davantage le club, Duquesne demande la rétrogradation de l'équipe en Division 3 à l'été 1972. René Monin fait son retour à la présidence et recrute Ernst Melchior comme entraîneur : ils sont respectivement les 3e président et 4e entraîneur du FCR en un peu plus de deux ans.

Finalement le club peut repartir en D2, réduite à deux groupes de 18 équipes. Quelques mois plus tard les joueurs de l'équipe première, qui ne sont plus payés, font grève avec le soutien de l'Union nationale des footballeurs professionnels, ce qui oblige le club à aligner sa réserve face au Mans. En Coupe de France, les Rouennais atteignent les quarts de finale ; vainqueurs nets de l'Olympique avignonnais au match aller à Diochon (2-0), ils semblent en bonne position pour se qualifier mais ils s'effondrent finalement au retour (6-0). Confronté à la situation désespérée du club, Monin obtient l'aide financière de la mairie de Rouen (de l'ordre de 500 000 francs), grâce à l'entremise du maire Jean Lecanuet.

La nouvelle stabilité du club permet l'amélioration de ses résultats. Troisièmes en 1974, les Diables rouges défient l'AS Monaco en huitième de finale de la Coupe de France mais doivent s'incliner. En fin de saison, le jeune et talentueux défenseur Didier Notheaux part en première division, ce qui permet le renfort de l'ancienne star de l'US Quevilly, l'attaquant international Daniel Horlaville. Au coude à coude avec l'US Valenciennes-Anzin toute la saison 1974-1975, les Rouennais doivent finalement se contenter de la deuxième place du fait des points de bonus offensifs en vigueur à cette époque. Ils disputent un barrage de montée à l'Olympique avignonnais ; battus 3-0 à l'aller, les Normands mènent 2-0 au retour à Diochon à quinze minutes de la fin du match mais ne parviennent pas à inscrire un troisième but. Pendant l'été, alors que le club a assaini ses finances, un projet de fusion avec l'US Quevilly, en situation de faillite, est repoussé par les dirigeants rouennais. Malgré le départ en cours de saison de l'entraîneur Melchior, remplacé par Robert Vicot, l'équipe termine au 4e rang l'année suivante.

En 1976-1977, deux entrepreneurs, Michel Axel et Michel Benguigui, s'offrent le club et investissent largement. Le club connaît une saison pleine d'émotions : alors qu'ils se battent en tête de leur poule, les Rouennais accèdent aux huitièmes de finale de la Coupe de France où le tirage au sort leur offre de défier l'AS Saint-Étienne, triple champion de France en titre et finaliste malheureux de la dernière Coupe d'Europe des clubs champions. Le 8 avril, 23 532 spectateurs voient les Diables rouges accrocher les Verts (1-1) lors du match aller, battant par la même occasion le record d'affluence au stade Robert-Diochon. Les Normands sont battus dans le Forez au retour et logiquement éliminés. Quelques semaines plus tard, la deuxième place en D2 est acquise, qui les qualifie pour le barrage de montée face au FC Gueugnon. Battus 2-1 en Bourgogne, les Rouennais l'emportent 3-0 au retour à Diochon, le 10 juin, et obtiennent leur retour dans l'élite.

Les dirigeants voient grand et annoncent leur objectif de jouer la coupe d'Europe en trois ans, d'autant que Lecanuet promet un effort financier de la mairie. Le club recrute largement en début de saison. Un an plus tard, c'est la douche froide : le FC Rouen termine bon dernier de Division 1, malgré le recrutement à prix d'or de l'entraîneur yougoslave Milorad Pavic en cours de saison. Placé en liquidation judiciaire avec un déficit estimé à 5 millions de francs, le club est renfloué par les dirigeants qui sauvent ainsi la place de l'équipe en deuxième division. Arrivé l'année passée dans le staff, Daniel Druda, joueur emblématique des années 1960, est nommé entraîneur. Malgré les ambitions du président Axel, ses joueurs ne parviennent pas à se mêler à la lutte pour l'accession à l'élite. Face au refus de la mairie d'aider davantage le club, le président Michel Axel démissionne à l'été 1979.

René Monin est appelé pour la quatrième fois à la tête du FCR. Après une première saison sans saveur, il procède au retour de Robert Vicot pour remplacer sur le banc l'inexpérimenté Cesto Vanzo. La saison 1980-1981 est meilleure, le FC Rouen termine 3e de son groupe, à seulement deux points des barrages de montée, en dépit du départ rocambolesque et inattendu des Argentins Laraignée et Martinez en novembre. Grâce à une situation financière assainie, le groupe, qui bénéficie déjà de l'éclosion des jeunes Drieu et Buisine notamment, peut être renforcé : après le gardien de but Bensoussan en 1980, Beltramini, Desbouillons, Malbeaux arrivent comme titulaires. La saison 1981-1982 est un succès : le FC Rouen décroche la promotion tant désirée en première division en terminant en tête de son groupe. Pour le match décisif remporté face au Stade français, 6 000 supporters font le déplacement au stade Bauer de Saint-Ouen. Lors du match des champions opposant les vainqueurs des deux groupes, les hommes de Robert Vicot l'emportent face au Toulouse FC à Diochon (3-2), mais s'inclinent 2-1 au retour et abandonnent le titre de champion selon la règle des buts marqués à l'extérieur.

Pour son retour dans l'élite, le FC Rouen connaît une saison difficile, notamment à l'extérieur où il enchaîne les déceptions. L'équipe parvient à assurer son maintien lors de la dernière journée, en terminant un point au-dessus du Tours FC, grâce notamment aux 19 buts de Jean-François Beltramini et à ses excellents résultats à Diochon : le club n'est battu à domicile que le 1er avril 1983 par l'AS Saint-Étienne, après trois ans et demi d'invincibilité en championnat, soit 54 matchs. En Coupe de France, les Rouennais sont éliminés au stade des quarts de finale par le Lille OSC, vainqueur 2-0 à l'aller et défait sur la plus petite des marges à Rouen. Les Diables rouges ont pu compter sur le soutien de près de 13 000 spectateurs de moyenne à Diochon. Enfin le club inaugure son centre de formation le 9 janvier 1983, construit sous l'impulsion de son entraîneur.

L'équipe parvient à se maintenir pendant trois années dans l'élite, signant lors de la saison 1983-1984 de nouveaux exploits à domicile, où sont battus les Girondins de Bordeaux (champion en fin de saison), l'AS Monaco (deuxième), l'AJ Auxerre (3e), le FC Nantes (6e), le FC Sochaux (7e) et l'AS Nancy-Lorraine, battu 7-1 grâce au quintuplé de Jean-François Beltramini. Le gardien de but rouennais Michel Bensoussan est sélectionné avec l'équipe de France pour les Jeux olympiques d'été de 1984, dont il rapporte la médaille d'or. Le président Monin, à 75 ans, cède définitivement sa place à son adjoint Bernard Quesnel dans un climat relativement optimiste.

La saison 1984-1985 va pourtant se révéler catastrophique : Rouen, qui a perdu à l'intersaison son meneur de jeu Djamel Tlemçani, s'enfonce rapidement dans la zone de relégation. Beltramini, 37 ans, est écarté du groupe en cours de saison après des performances irrégulières et des déclarations malvenues dans la presse. En interne, les dissensions, notamment au sujet de la prolongation du contrat de Robert Vicot, polluent l'atmosphère. Finalement les joueurs arrachent la 18e place, qui leur offre une chance de se sauver face au Stade rennais, en barrage. Vainqueur 1-0 en Bretagne, le FCR s'incline sur le même score à Diochon et perd sa place dans l'élite à l'issue d'une dramatique séance de tirs au but (7-6).

Le club relégué, de nombreux joueurs partent. L'entraîneur Robert Vicot est nommé manager général, François Bracci arrive comme entraîneur-joueur. Le président Quesnel démissionne en septembre et cède sa place à Maurice Touboul, dont l'ambition est la remontée immédiate. Mais la saison suivante tourne à la débandade, l'équipe ne parvenant pas à s'extraire de la zone de relégation. Vicot est licencié. À mi-saison, la direction démissionne en bloc. Une dernière défaite à Orléans plonge les Rouennais à la 17e place du groupe B. Le club est relégué en Division 3, un niveau qu'il n'a jamais connu depuis qu'il a adopté le statut professionnel en 1933.

La Division 3 est alors un championnat divisé en six groupes, mélangeant clubs amateurs et réserves d'équipes professionnelles, dont celle du FC Rouen. La relégation de l'équipe première conduit à la relégation de la réserve. Le président de la Ligue de Normandie, André Sauvage, prend la tête du club. Il fait appel à l'ancien Diable rouge Arnaud Dos Santos comme entraîneur, dont la mission est d'exploiter les produits du centre de formation, encadrés par quelques fidèles comme Gilles Rolland. L'équipe termine au rang du groupe Nord derrière la réserve du Paris SG et obtient ainsi son retour immédiat en D2.

De retour dans l'antichambre de l'élite, les Rouennais s'installent dans la première partie de tableau, grâce notamment au recrutement du meneur de jeu international tchèque Karel Jarolím et de Patrick Martet, meilleur buteur de D2 avec 26 buts pour sa seule année à Rouen. 4e en 1988 puis 11e en 1989, le FC Rouen obtient notamment de très bons résultats à Diochon, réputé imprenable. Lors de la saison 1989-1990, les Diables rouges arrachent la troisième place du groupe B, portés par le brio de leur duo d'attaque Orts-Peltier. Qualifiés pour les barrages de montée, ils ne peuvent rien faire sur le terrain du RC Strasbourg, vainqueur 2-0.

En 1990, le président Sauvage cède son poste à l'industriel Claude Batel. L'entraîneur Arnaud Dos Santos parti au RC Lens, l'ancien entraîneur du Stade quimpérois Pierre Garcia est recruté. Le début de saison est catastrophique : Batel démissionne et laisse sa place à Michel Guez, adjoint du maire Jean Lecanuet. Les Diables rouges pointant au dernier rang après quinze journées, Garcia est remercié et l'ancien joueur Daniel Zorzetto nommé entraîneur dès le mois de novembre. L'électrochoc fonctionne, les joueurs réalisent une exceptionnelle phase retour et manquent d'un petit point une nouvelle place de barragiste. Bénéficiant de l'émergence de plusieurs jeunes prometteurs (Horlaville, Soloy et Richard notamment), le FCR manque de nouveau la montée la saison suivante en s'écroulant en toute fin de saison.

La saison 1992-1993 est un tournant : en tête du championnat toute la première partie de la saison, grâce notamment à son duo d'attaque Orts-Horlaville, le FC Rouen s'incline en janvier sur son terrain face à son dauphin, le Stade rennais, à l'issue d'un match dominé de la tête et des épaules. En mars, le club a retrouvé sa place de leader quand le tirage au sort de la Coupe de France lui offre d'affronter l'Olympique de Marseille, multiple champion de France en titre et champion d'Europe quelques semaines plus tard. Devant 17 000 spectateurs, les Normands font jeu égal avec les Provençaux, avant de s'incliner sur un penalty injustement sifflé par l'arbitre en fin de rencontre. Surtout, ils perdent sur blessure leurs deux gardiens de but, indisponibles jusqu'à la fin de la saison, qui sont remplacés par le prêt du novice Kokkinis. Christophe Lechevallier, le titulaire, ne rejouera qu'un an plus tard. La magie est brisée, les Normands terminent le championnat difficilement à la troisième place, à trois points du champion, le SCO d'Angers. Le barrage de montée leur offre d'affronter l'AS Cannes sur son terrain ; ils s'inclinent 2-1 et laissent leur adversaire du soir obtenir finalement son retour dans l'élite.

La déception est forte au FCR. L'attaquant vedette Jean-Pierre Orts, meilleur buteur du championnat les deux saisons précédentes, arrête là sa carrière et entre dans le staff technique. Sur la lancée des derniers mois, la saison 1993-1994 s'avère un long chemin de croix pour les Rouennais, qui glissent progressivement jusqu'à la 19e place du nouveau championnat unifié de Division 2. Zorzetto est licencié en janvier 1994, remplacé par Orts puis par Jean-Paul Rabier en mars, et enfin Patrick Parizon en septembre, alors que le club a été relégué en National 1 pour la saison 1994-1995. Michel Guez décide de conserver le statut professionnel. Malgré le retour de Orts sur le terrain, le club ne parvient pas à remonter. En mai, le président Guez, candidat déclaré aux prochaines élections municipales, démissionne devant le refus de la mairie de combler un déficit estimé entre 6 et 10 millions de francs.

Le FCR dépose finalement le bilan le 7 août 1995, signant là la mort du Football Club de Rouen.

Une reconstruction éphémère (1995-2013)

Claude Batel, bref président du FCR en 1991, ne se résigne pas à voir disparaître le club et crée, avec l'aide du journaliste Jacques Thibert et de l'ancien footballeur Bernard Gardon le « Football Club du Grand Rouen », qui reprend la licence de son prédécesseur. Le club perd son statut professionnel, les joueurs sous contrat se trouvent libres et le centre de formation ferme.

Pour la saison 1995-1996, le FC Grand Rouen repart en National 2, la 4e division nationale. Sous la direction du jeune Laurent Roussey et avec un effectif largement remanié, il y évolue deux saisons sans parvenir à remonter, et se trouve bientôt aux prises à de nouvelles difficultés financières importantes. La saison 1996-1997, qui voit les Rouennais perdre la tête de la division en fin de parcours, est ponctuée de façon dramatique par la mort du capitaine rouennais Alexandre Bès, victime d’un arrêt cardiaque au cours de l'échauffement précédant le dernier match de la saison. Le 26 avril 1997, le président Claude Batel annonce qu'un sponsor étranger, nommé Meeting Point, est prêt à investir 80 millions de francs dans le club. Las, en septembre 1997 les joueurs ne sont plus payés et le 14 octobre, le président jette l'éponge ; le FCGR dépose le bilan.

L'équipe est cependant autorisée à poursuivre la compétition en Championnat de France amateur. Le président du Havre AC, Jean-Pierre Hureau, intervient en introduisant à Rouen l'homme d'affaires camerounais Gilbert Kadji. En décembre, le tribunal de grande instance de Rouen accepte le plan de reprise de ce dernier, qui investit 250 000 francs et rebaptise le club Olympique du Grand Rouen. Du fait du précédent dépôt de bilan, l'OGR est cependant rétrogradé administrativement en CFA 2, le 5e échelon du football français, pour la saison 1998-1999.

Les fonds apportés par Kadji permettent cependant au club de se renforcer à l'intersaison avec des joueurs expérimentés. En 1998-1999, les Rouennais réalisent l'exploit de se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe de France, s'y inclinant finalement à Diochon face à Sedan, futur finaliste. Surtout, ils remportent leur poule de CFA2, assurant ainsi leur retour en CFA. Le président peine cependant à financer le développement nécessaire du club, d'autant qu'il a acquis entretemps le Football Club de Sion, en Suisse.

Match FC Rouen-SM Caen, 2004

En juillet 2000, Kadji est poussé à revendre le club à un entrepreneur haut-normand, René Bertin, pour 250 000 francs. Le club est renommé Football Club de Rouen 1899, retrouvant ainsi son sigle original FCR, et connaît une certaine renaissance sportive. Roussey, pas conservé par Kadji, est remplacé par Yves Brécheteau. Après trois saisons en CFA, de 1999 à 2002, le club est promu en National en tant que « meilleur 2e amateur ». Le club annonce ses ambitions en recrutant plusieurs joueurs de renom (parmi lesquels Hubert Fournier, Éric Sitruk et Philippe Chanlot) et termine à la 3e place de National au terme d'une belle saison. La montée est acquise lors du dernier match à domicile, face à Alès, devant 7 000 supporters. Le FC Rouen retrouve le professionnalisme et la Ligue 2, après dix années dans les profondeurs. Le club se renforce à nouveau : Ali Boumnijel et Marc-Antoine Fortuné rejoignent notamment l'effectif. Après un début prometteur, l'équipe, victime d'une hécatombe de blessures graves des joueurs importants, s'écroule et termine à la dernière place de Ligue 2, malgré le remplacement pendant l'hiver de Brécheteau par Jean-Guy Wallemme. La saison est seulement éclairée par une victoire de prestige face aux rivaux du Havre AC (4-0), à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle tribune d'honneur, qui porte la capacité du stade à plus de 12 000 places. Le club aura bénéficié du soutien de près de 6 000 spectateurs en moyenne. Relégué en National, le club démarre mal la saison. Wallemme est à son tour écarté, le directeur sportif Éric Dewilder prenant sa place. Ce dernier ne parvient pas à enrayer la chute des Rouennais, qui terminent à la place : le FCR retrouve le CFA trois saisons après l'avoir quitté.

Présentation des équipes avant le match Red Star - FC Rouen (2012)

En mars 2005, Bertin cède le club à l'investisseur Pascal Darmon, qui arrive avec Walquir Mota en tant que directeur sportif et Alain Michel comme entraîneur. Quand ce dernier demande à partir à l'été 2006, Darmon fait appel à son ancien adjoint à Grenoble Éric Garcin. Les saisons suivantes, terminées à des places d'honneur, ne permettent pas au club de remonter, malgré des affluences record pour ce niveau (autour de 2 000 spectateurs de moyenne).

À l'été 2008, la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) prononce la relégation administrative du FCR en CFA. Confirmée en appel, la décision est finalement annulée par le comité national olympique et sportif français (CNOSF) 48 heures avant le début de la compétition. Après un début de saison sans éclat, les Rouennais réalisent une formidable remontée, qui s'achève sur une 1re place en championnat, malgré le retrait d'un point infligé par la fédération pour des raisons disciplinaires et celui de trois points par la DNCG pour des raisons financières. Le club retrouve par conséquent le championnat National. Après une première saison chaotique, mais achevée sur un maintien, les dirigeants annoncent leur objectif d'obtenir la montée en Ligue 2 en deux ans. Après une saison 2010-2011 terminée au 8e rang, le FC Rouen attaque donc l'exercice suivant en position de favori à la montée, avec l'un des plus gros budgets de la poule. Après une première partie de saison conforme aux ambitions, l'équipe s'effondre au point de perdre tout espoir de montée. En mars, Éric Garcin est licencié et remplacé par son adjoint Emmanuel Da Costa, tandis que huit joueurs sont écartés. Fin avril le club accuse un déficit de plus d'un million d'euros, qui le pousse vers le dépôt de bilan. Thierry Granturco, éphémère PDG du club resté comme actionnaire, promet d'injecter l'argent nécessaire et obtient en échange le départ du président Darmon en fin de saison. En juillet 2013, en raison de la comptabilité du club, la DNCG décide de reléguer le FCR en division d'honneur. En août, le club dépose le bilan et la trentaine d'employés du club sont licenciés.

Un nouveau départ (2013-)

À la suite de la liquidation de la SASP, le club est relégué en Division d'honneur de Normandie. Fabrice Tardy, président de l'association depuis plusieurs années, prend la tête du club. Il nomme Hakli Dahmane entraîneur de l'équipe première, en duo avec Éric Rastell, avec pour objectif de reconstruire une équipe rapidement afin de jouer les premiers rôles en DH. La saison se révèle cependant difficile : les Rouennais sont rapidement distancés au classement par l'ESM Gonfreville, le futur champion. L'année suivante, l'équipe est confiée à Romain Djoubri, alors entraîneur des moins de 19 ans, avec pour objectif la montée en CFA2. Après des débuts difficiles, les « Diables Rouges » se redressent, sans parvenir cependant à rattraper Evreux FC, qui remporte le titre et la montée. Même si l'objectif initial n'est pas atteint, Romain Djoubri est reconduit sur le banc rouennais.

En avril 2015, l'US Quevilly et le FC Rouen annoncent leur rapprochement, à la suite duquel l'équipe senior de Quevilly est rebaptisée Union Sportive Quevilly-Rouen Métropole et prend possession du stade Robert-Diochon — un accord largement refusé par les supporters rouennais. L'équipe rouennaise, largement remaniée, démarre bien sa saison. Le 22 novembre 2015, à l'occasion du derby entre le FC Rouen et la réserve de l'US Quevilly, 1 500 spectateurs se rendent à Diochon, un record d'affluence pour un match en DH Normandie[ souhaitée]. De façon ironique, les « Diables Rouges » sont devancés en fin de saison par la réserve de l'US Quevilly, à la différence de buts.

Clapping entre les joueurs et les supporters du FCR à l'issue du match FCR - Bois-Guillaume, le 28 mai 2017.

En 2016-2017, la réforme des championnats amateurs conduit à la promotion des trois premiers de DH Normandie dans le futur championnat de National 3. Les Rouennais enregistrent des résultats en dents de scie. Devancés par l'ESM Gonfreville et Pacy Ménilles, les Rouennais s'assurent cependant en fin de saison la 3e place et quittent enfin la DH.

Pour cette remontée en National 3, l'expérimenté Manuel Abreu est nommé entraîneur. Les débuts en championnat sont difficiles, mais l'équipe atteint le 8e tour en Coupe de France, où elle s'incline finalement à domicile face à Chartres (N2) devant 2 000 spectateurs. Après plusieurs défaites qui font plonger l'équipe parmi les relégables, Abreu annonce son départ. Il est remplacé par David Fouquet, qui obtient de justesse le maintien espéré.

Le 11 décembre 2017, lors de l'assemblée générale du Football Club de Rouen 1899, les licenciés votent à une large majorité (84%) la séparation définitive de l'US Quevilly Rouen Métropole, avec effet au 30 juin 2018. Le club retrouve ainsi son indépendance, et reprend notamment possession de son logo, qui figurait depuis 2015 sur celui de l'USQRM.

Le maintien acquis, David Fouquet décide de quitter le club. Il est remplacé par l'ex-Diable Rouge David Giguel qui fait ainsi son grand retour dans son club formateur après une saison pleine du côté de Déville Maromme où il est parvenu à faire monter Déville en National 3.

Pour sa première saison à la tête des Diables Rouges, le club réalise une saison exceptionnelle en dominant largement son groupe de N3. Le 11 mai 2019, le FCR s'impose 5-0 face à Pacy et valide son retour en National 2.

Pour sa deuxième saison (2019-20), cette fois en National 2, le parcours exceptionnel continue. Premier après 17 journées devant Chartres (à 4 points) et le Stade Briochin (à 5 points). De plus, en Coupe de France, soutenu par le public de Robert-Diochon, le FCR effectue un parcours très remarqué en éliminant l'US Orleans (Ligue 2), puis, en 32es de finale par le score de 3-0, le FC Metz (Ligue 1) avant d'être éliminé sur le score de 1-4 par le SCO Angers (Ligue 1) en 16es de finale.

L'arrêt du championnat lié à la pandémie de Covid-19 intervient après une mauvaise série qui a relégué le FCR en troisième position. La FFF entérine le classement de début mars 2020 et fait donc monter Saint-Brieuc, leader de ce championnat, en National.

Le coach David Giguel entame sa troisième saison à tête des Diables Rouges avec l'ambition affirmée de monter en National. Malheureusement la mayonnaise ne prend pas au sein de son effectif et le début de saison est chaotique. Le championnat est de toute façon rapidement interrompu par la pandémie.

Cette saison 2020-21 est surtout marquée par une grande agitation en coulisse. Le président Tardy est accusé par l'un de ses actionnaires (la Fédération des Culs Rouges qui regroupe les amoureux du FCR) de mener une gestion hasardeuse et de ne devoir son salut qu'à l'interruption du championnat et l'instauration du chômage partiel. Devant ces critiques amplifiées par des banderoles du groupe ultras Rouen Fans, il démissionne en mars 2021 et cède ses parts au duo Charles Maarek/Maximilien de Wailly. Ce dernier prend officiellement la présidence de la SAS fin mai 2021 malgré des projets de reprise concurrents dont celui de la Fédération des Culs Rouges porté par un système de socios.

À l'intersaison, la nouvelle direction se sépare du coach David Giguel et met en place un duo assez inexpérimenté Arnaud Margueritte/Sarafoulé Mendy à la tête de l'équipe première. Les résultats sont mitigés et le contenu des matchs assez pauvre. Lors de la trêve hivernale, alors que le club est proche des places de relégables, le duo est remercié et remplacé par l'ex-coach de Saint Brieuc Maxime D'Ornano. L'équipe finit en trombe et termine à une belle 4e place. Mais la fin de saison est marquée par le décès brutal du président Maxilimilien de Wailly survenu le 24 mars 2022. Quelques semaines après Charles Maarek le remplace à la tête du club.

L'année suivante, le FCR fait une très bonne saison et remporte le groupe A de National 2 avec 69 points. Tout au long de la saison, le club aura été au coude-à-coude avec le Racing Club de France pour l'accession à l'échelon supérieur. À la 26e journée, le FC Rouen, qui possède une avance de 2 points sur le Racing, joue le match décisif contre cet adversaire et repart de Versailles avec le match nul (0-0). Finalement, Rouen garde la place de leader et devance le deuxième, le RC France, de 10 points.

Pour la saison 2023-2024, le FC Rouen participe au championnat de National, et se retrouve même prétendant à la montée, étant 3ème à la mi-championnat.

Après avoir battu le Toulouse FC aux tirs au but en Coupe de France, le club se qualifie en 8èmes de finale pour la première fois depuis 1999. En revanche, cette saison est à nouveau marquée par les tensions entre la direction, et les supporters, qui reprochent à Charles Maarek d'avoir caché les problèmes de trésorerie à la DNCG. L'épopée continue face à l'AS Monaco, où le club Normand s'impose à nouveau aux tirs au but. En quarts de Finale contre Valenciennes le 28 février 2024, le FC Rouen parvient à obtenir les tirs au but en fin de match mais sera éliminé de la coupe de France.